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Auteur : tempelton67 le 02/07/2006 23:18:21
37797R0 - statuette
[29] Bonsoir tout le monde

Une nouvelle demande d'identification qui sera, j'espère, plus concluante que les précédentes...

Voici donc une petite statuette de 3 cm de hauteur, relativement lourde pour le volume. Trouvée dans un champ du 67.
Un roi mage (il semble tenir qqch)?Saint-Nicolas(il semble avoir une crosse)? Un autre saint quelconque(il semble être vénérable)?Gandalf? le père Fouras? Le professeur Dumbeldore?

Si vous avez une idée...

Allez,
Vive la France
 
Auteur : tempelton67 le 02/07/2006 23:42:20
37797R1 - trouvé
[29] C'est en fait Sainte-Odile, patronne de l'Alsace. Les Alsaciens seront d'accord avec moi.


 
Auteur : Franjoux le 02/07/2006 23:51:47
37797R2 - Ou ...
Bigrement bien joué tempelton67 !
Surtout qu il n y a aucun doute c est Sainte Odile !
Les 2 yeus stylisés sur le livre rappelle un source miraculeuse malheureusement tarie qui devait rendre la vue aux aveugles !
Purée ch suis plus trop en état de te mettre les photos;)) (journée de fou furieus !Mais demain je te met la médaille !
Coucou les 68
@+



 
Auteur : Franjoux le 03/07/2006 21:13:35
37797R4 - Ah
Merci Jeanfi pour la médaille !Grr celle la je l ai pas encore !
Un petit résumé de la vie d Odile ??
VIE DE SAINTE ODILE,

PREMIÈRE ABBESSE DE HOHENBOURG

Fête le 13 décembre


Au milieu du 7e siècle, vivaient, dans la ville d'Oberehnheim, au pied de la montagne de Hohenbourg, en Alsace, un seigneur puissant, du nom d'Adalric et son épouse, Berswinde.

Adalric, de haut lignage, était connu par ses contemporains pour sa droiture, sa fermeté et sa sincérité. A la mort du duc Boniface, il se vit octroyer le duché d'Alsace. Il fut, à l'instar des seigneurs de cette époque, un souverain fier, dominateur et avide de pouvoir.

Berswinde descendait aussi d'une famille noble. Sa parenté comptait en outre plusieurs membres de rang clérical, en particulier l'illustre Leodgar, évêque d'Autun, qui, martyrisé en 680, n'a cessé d'être vénéré depuis dans toute la France, sous le nom de saint Léger (fête le 2 octobre). Elle-même, qui ne profitait de ses richesses que pour en secourir les nécessiteux, était admirée par tous pour sa piété, son humilité et sa charité authentiques.

Tous deux étaient chrétiens, et aimaient à se recueillir, prier et méditer dans la solitude. Adalric désirait vivement posséder une résidence éloignée des bruits du monde, pour s'y retirer, de temps en temps, en compagnie de son épouse.



Au sommet de la montagne de Hohenbourg, il y avait de vastes ruines d'anciens édifices. Quelques officiers d'Adalric, chargés par lui de parcourir la région pour trouver un endroit propice à la construction d'une résidence selon son désir, revinrent lui annoncer la découverte de ces ruines.

Adalric fut charmé du site de Hohenbourg. Il y fit bâtir deux chapelles, dont l'une fut consacrée par saint Léger, puis fit relever les murs de l'ancien château et construire une maison de retraite, où il pût résider avec Berswinde pendant la saison d'été.

Il ne manquait qu'une chose au bonheur des époux : ils n'avaient pas d'enfant, et Adalric en était très affligé. Cependant, leurs prières unies, leurs jeûnes et aumônes finirent par attirer sur eux la Miséricorde divine. Berswinde devint enceinte : Adalric et tous ses sujets avec lui, attendaient le bonheur de la naissance d'un héritier.

Un jour de la fin des années 650, Berswinde mit au monde... une fille. Une fille, qui, par-dessus le marché, était aveugle.

La déception d'Adalric était si grande qu'il ne put maîtriser sa douleur. Il considérait cette naissance comme une Malédiction de Dieu et éclata en plaintes désespérées. Berswinde avait beau essayer de le calmer avec toute sa douceur et sa piété, lui rappelant tous les bienfaits dont Dieu les avait comblés jusque là et qu'il fallait Le bénir aussi pour le don de cette enfant, rien n'y fit.

Adalric, complètement abattu par cette disgrâce imprévue et, à ses yeux, déshonorante pour son lignage, voulut se débarrasser du nouveau-né.

Berswinde en était navrée, non seulement dans son amour naturel de mère, mais aussi dans sa foi. Elle espérait ou pressentait, en effet, que, comme pour l'aveugle-né de l'Évangile, la Gloire de Dieu se manifesterait à travers l'infirmité de la petite fille. Adalric, fléchissant quelque peu sous les instances de son épouse, finit par consentir à laisser la vie à l'enfant à condition qu'on la transportât secrètement en un lieu inconnu pour qu'elle fût élevée loin de leurs yeux.

Pour garder le secret de cette naissance infortunée, on fit courir le bruit que la duchesse avait fait une fausse couche.

Berswinde fit venir auprès d'elle une nourrice, qui était, autrefois, une très fidèle servante chez elle, qu'elle avait comblée de bienfaits et lui confia sa fille. «Veillez sur cette enfant, lui dit-elle, élevez-la secrètement comme si elle était votre fille, et que le Seigneur Jésus et sa toute-sainte Mère la protège, ainsi que vous, tous les jours !»

La nourrice emporta l'enfant, à l'insu d'Adalric, chez elle, à Scherwiller. Dès lors, à Oberehnheim, comme à Hohenbourg, on évitait soigneusement de parler de la petite princesse, pour ne pas irriter son père.

Cependant, dans la contrée de Scherwiller, le bruit se répandit qu'on y élevait avec soin une petite aveugle dont l'âge répondait parfaitement au temps où l'on avait publié la fausse couche de la duchesse. Certains savaient aussi que la nourrice avait été autrefois au service de Berswinde.

La nourrice rapporta ces discours à la duchesse, qui, craignant que le duc n'en eût vent, ordonna à son ancienne servante de transporter sa fille, pour continuer à l'élever, au monastère de Baume-les-Dames, à six lieues au nord-est de Besançon. Ce monastère avait, par bonheur, une tante de Berswinde pour abbesse.

La jeune exilée y fut entourée de tous les soins maternels et spirituels. Dès l'âge de cinq ans, elle connaissait parfaitement les principaux devoirs du chrétien, et elle ne cessait de grandir en sagesse et en vertu au sein de sa famille adoptive. Privée qu'elle était de la lumière naturelle, elle recevait pleinement, dans la douceur d'une âme obéissante, la lumière divine qui éclaire tout homme venant dans ce monde.



Elle avait environ douze ans, quand, à cent lieues de là, en Bavière, le bienheureux Erhard, évêque de Ratisbonne, eut une vision, dans laquelle Dieu lui ordonna de se rendre au monastère de Baume-les-Dames, pour y baptiser une jeune servante du Seigneur, aveugle de naissance : «Tu lui donneras le nom d'Odile, et au moment de son baptême, ses yeux s'ouvriront à la lumière.»

Erhard partit aussitôt, mais fit un détour pour visiter d'abord, du côté des Vosges, l'abbaye de Moyen-Moutier où son frère Hidulphe menait la vie angélique, après avoir quitté volontairement le siège épiscopal de Trèves. Hidulphe, ayant connu le sujet du voyage de son frère, voulut l'accompagner. Ils firent donc chemin ensemble jusqu'au monastère de Baume.

Ils trouvèrent la jeune aveugle parfaitement instruite des dogmes de la foi chrétienne, et la cérémonie du baptême put commencer.

Saint Erhard plongea la jeune fille dans les eaux sacrées et saint Hidulphe la releva. Puis saint Erhard, en lui faisant l'onction du saint chrême sur les yeux, dit : «Au nom de Jésus Christ, sois désormais éclairée des yeux du corps et des yeux de l'âme». Et le miracle se fit, devant les spectateurs émus de joie et d'étonnement. Tout le monde bénissait le Seigneur qui venait de faire éclater sa Puissance et sa Miséricorde envers elle.

Avant de repartir pour la Bavière, saint Erhard fit présent à Odile d'un voile béni qu'il posa lui-même sur sa tête et de quelques saintes reliques. Après l'avoir bénie, il lui recommanda de se montrer fidèle aux faveurs dont Dieu l'avait comblée ce jour-là et lui en annonça d'autres pour l'avenir. Il la remit à l'abbesse et aux moniales qui l'avaient élevée et partit avec son frère Hidulphe.



L'abbaye de Moyen-Moutier, où résidait Hidulphe, n'étant pas loin de Hohenburg, Erhard chargea son frère d'aller communiquer au duc Adalric la bonne nouvelle du miracle dont Dieu avait favorisé sa fille.

Adalric, enchanté du récit de saint Hidulphe, donna au monastère de celui-ci, en témoignage de sa reconnaissance, la terre de Feldkirch, mais, pour une raison que Dieu seul connaît, il ne rappela pas Odile chez lui.

Odile resta donc à Baume, où, bien qu'elle n'eût pas fait profession, elle observait scrupuleusement les règles du monastère et faisait, comme les moniales, toutes les obédiences qui lui furent assignées.

Pendant ce temps, Dieu avait comblé aussi son père de bénédictions, en lui donnant quatre fils et une seconde fille.

Un des fils, Hugues, était particulièrement distingué de qualités de coeur et d'esprit, à telle enseigne qu'Odile, qui entendit vanter ses mérites, l'aima, sans l'avoir jamais vu, d'une vive affection. Elle prit contact avec lui par lettre avec l'aide d'un pèlerin. Hugues répondit à la lettre de sa soeur avec la même affection. Encouragée par les sentiments généreux de son frère, Odile décida de l'employer comme intercesseur auprès d'Adalric.

Hugues, qui avait bon coeur, ne soupçonnait pas que sa commission serait si difficile. A ses louanges de la personne d'Odile et sa requête de la faire revenir à la maison, le duc ne répondit qu'avec sécheresse, et Hugues n'insista plus. Cependant, persuadé que la présence d'Odile suffirait pour fléchir le coeur de son père, il fit préparer en secret un char et des chevaux qu'il lui envoya, en lui écrivant qu'elle pouvait revenir.

Odile fit ses adieux à l'abbesse et à ses soeurs en Christ, en leur promettant de revenir bientôt pour se consacrer avec elles au service de Dieu. Elle partit, un peu inquiète, ne cessant de recourir à la prière pour la soutenir dans ce voyage, et après avoir traversé deux provinces, arriva au pied de la montagne de Hohenbourg.

Juste à ce moment, le duc se promenait dans la campagne, avec son fils, Hugues. Il aperçut tout à coup une troupe qui s'avançait vers eux et demanda ce que c'était. Hugues, informé du retour de sa soeur, répondit que c'était Odile qui revenait à la maison paternelle.

«Qui a été assez audacieux pour la rappeler sans ma permission ?», s'écria Adalric. Hugues avoua en tremblant que c'était lui, le coupable. Adalric, emporté par la colère, frappa rudement son fils.

Cependant, l'équipage d'Odile arriva au sommet de la montagne. La jeune fille vint se jeter aux pieds de son père et lui baisa les mains avec humilité. Le courroux d'Adalric s'apaisa. Ému, il embrassa sa fille et la présenta à ses frères qui l'accueillirent avec joie. La duchesse, avertie du retour de sa fille, accourut et baisa avec respect ses yeux que Dieu avait si miraculeusement ouverts.

Odile, rentrée au château de Hohenbourg, visita d'abord les autels pour remercier Dieu de l'avoir ramenée dans sa famille. Elle fut, dans la cour de son père, un modèle de piété et de douceur pour tout le monde. Son entourage l'aimait de plus en plus, mais son père montrait toujours moins d'affection pour elle que pour ses autres enfants. Il ne voulut même pas l'admettre à sa table et lui faisait servir ses repas dans une partie écartée du château.



Un jour cependant, la Grâce de Dieu finit par toucher ce coeur jusque-là inflexible. Rencontrant sa fille dans la cour, le duc lui adressa la parole d'un ton plus affectueux que de coutume :

«Où vas-tu, ma fille ?»

«Seigneur», répondit Odile, «je porte un peu de nourriture à de pauvres malades.»

La douceur de ses paroles et son air modeste émurent vivement le duc, qui se repentit de sa froideur envers une enfant si aimable et lui dit :

«Ne t'afflige point, ma fille; si tu as vécu pauvrement, il n'en sera plus ainsi dans l'avenir.»

Dès lors, il lui témoigna une bienveillance extrême. Odile, loin de s'en prévaloir, ne s'en montra que plus douce et plus dévouée aux bonnes oeuvres. Son influence sur sa famille fut des plus salutaires et sa soeur, Roswinde, résolut même de marcher sur ses traces, en renonçant aux vanités du monde, pour soulager les pauvres et porter la croix du Christ.



Adalric ne semblait toujours pas comprendre la destinée de sa fille. Il voulut, cette fois, la marier à quelque puissant seigneur de ses amis. Elle qui songeait justement à retourner à Baume, fit part à son père de son dessein. Adalric s'y opposa, malgré ses instances et ses larmes. Odile écrivit une lettre douloureuse à l'abbesse et aux moniales de Baume. L'abbesse regretta beaucoup l'éloignement d'Odile et pour avoir d'elle un souvenir plus sensible, garda soigneusement et avec le plus grand respect un voile violet, mêlé de soie et de filets d'or, que la sainte avait travaillé de ses propres mains.

Odile resta donc malgré elle à Hohenbourg. Sa renommée y attira des personnes de haute distinction. Un duc d'Allemagne, charmé de ses qualités et de ses mérites, demanda sa main à Adalric. Le duc et la duchesse, voyant un brillant avenir pour leur fille dans cette alliance, donnèrent leur consentement; mais lorsqu'ils demandèrent celui d'Odile, elle répondit, respectueusement, mais avec fermeté qu'elle ne voulait pas avoir d'autre époux que Jésus Christ.

Quelques jours plus tard, - c'était en l'année 679 -, craignant que sa liberté ne fût contrainte par l'autorité paternelle, s'étant déguisée en mendiante, elle s'enfuit de la maison. Elle voulut d'abord se diriger vers Baume, mais, pensant qu'on la chercherait tout de suite de ce côté, elle traversa le Rhin sur une barque et résolut de chercher une solitude inconnue où elle pût vivre loin du monde.

Au château de Hohenbourg, on ne tarda pas à s'apercevoir de son absence, et le duc ordonna à ses fils de se mettre aussitôt à sa recherche. Lui-même se dirigea du côté du Rhin et prit justement le chemin de Fribourg qu'avait choisi sa fille. Tout près de la ville, Odile, qui se voyait sur le point d'être atteinte par une troupe de cavaliers conduite par son père, se mit à prier le Seigneur de venir à son aide : aussitôt, le rocher qui la couvrait, s'entr'ouvrit pour la dérober à la vue de ses poursuivants. (On montrait à Mousbach, près de Fribourg, une chapelle, élevée, disait-on, par sainte Odile, en action de grâces de ce miracle.)

Malgré toutes les recherches, on ne put la découvrir et elle resta cachée pendant plusieurs mois.

Affligé de son absence, son père fit publier dans ses états qu'il s'engageait solennellement à lui laisser toute liberté d'embrasser le genre de vie qu'elle désirait, pourvu qu'elle revînt à Hohenbourg.

Cet édit parvint à la connaissance d'Odile, qui en rendit grâces à Dieu et retourna à Hohenbourg en 680. Adalric, fidèle à sa promesse, consentit au désir d'Odile de fonder en Alsace une communauté de vierges consacrées à Dieu, et, voulant y contribuer avec générosité, céda à Odile le château de Hohenbourg, avec toutes ses dépendances.

C'est ainsi que cette antique forteresse, transformée par Adalric en une maison de plaisance, fut destinée à devenir, entre les mains d'Odile, un lieu de refuge pour les âmes aimant Dieu et fuyant le monde.

Ce fut entre les années 680 et 690 que se firent les travaux de transformation. Le duc pourvut libéralement à toutes les dépenses et présida souvent lui-même à l'ouvrage. Une fois les bâtiments terminés, Odile s'y installa à la tête d'une communauté de cent trente moniales, filles des meilleures familles du pays.

La sainteté de l'abbesse et la ferveur des moniales firent bientôt considérer, dans la province, la solitude de Hohenbourg comme l'asile de la vertu la plus pure.

Odile, en effet, ne se contentait pas d'enseigner par la parole les maximes de la vie spirituelle; elle excitait ses filles à la pratique de la vertu par son propre exemple.

Son père selon la chair, voyant la prospérité de cette sainte entreprise, dota le monastère d'une fondation à perpétuité pour cent filles de qualité voulant se consacrer à la vie angélique. Il multiplia ses bienfaits en y ajoutant quatorze bénéfices pour les prêtres chargés d'y célébrer les offices, accordant toutes les ressources nécessaires pour la construction d'une belle église spacieuse, consacrée en 690 à la toute sainte Enfantrice de Dieu, car les deux chapelles d'origine étaient devenues insuffisantes pour les besoins de la communauté. Attenant à cette église, un oratoire, également dédié à la Mère de Dieu, servait de retraite de prière à Odile.

Elle fit bâtir encore une autre chapelle, sous le vocable de la sainte Croix, pour vénérer le bois sacré sur lequel fut accompli notre rédemption.

Plus tard, elle y ajouta un oratoire en l'honneur de saint Jean le Baptiste, pour lequel elle avait une vénération toute particulière depuis le jour où elle avait recouvré la vue par le sacrement du baptême.

Cette dernière chapelle fut miraculeusement consacrée par saint Pierre qui y apparut, accompagné d'une troupe d'anges. Cette merveilleuse dédicace, accomplie en 696, fut ensuite fêtée chaque année sous le nom de Consécration-des-Anges. C'est là qu'Odile fut inhumée plus tard, et c'est là que ses restes furent vénérés par les fidèles venus en pèlerinage. A cause de cela, on la nomma plus tard la chapelle Sainte-Odile.

Odile voulait que toute la solitude de Hohenburg rappelât la pensée du ciel. Ainsi, pour rappeler le mystère de la sainte Trinité d'une manière sensible, planta-t-elle de sa main trois tilleuls, auprès du monastère.

Odile ne se nourrissait que de pain d'orge et de légumes, elle ne buvait que de l'eau, sauf les jours de fête; elle se levait la nuit pour prier et n'accordait à son corps que quelques heures de repos et ce qui était absolument nécessaire à son existence : elle dormait sur une peau d'ours à même le sol.

La pratique du monastère de Hohenburg était, pour ainsi dire, spontanée. Elle est née de la ferveur et de l'émulation de ces nobles filles qui, charmées de l'exemple de leur abbesse, marchaient toutes sur ses traces, en pratiquant l'austérité de ses jeûnes et de ses veilles, ainsi que la prière et la louange perpétuelles.

Quand il fut question de donner des règles monastiques précises à la communauté, Odile rassembla ses filles pour demander leur avis. Toutes étaient d'avis de continuer à suivre par obligation la voie étroite qu'elles avaient suivie volontairement jusqu'alors.

On y louait Dieu sans interruption le jour et la nuit et ce centre de sanctification est devenu un lieu visité par un grand nombre de pèlerins.

Comme le monastère était situé au sommet de la montagne, les infirmes et les malades y accédaient avec difficulté. Odile, inspirée de la divine Compassion et secondée généreusement par sa mère, Berswinde, fit bâtir pour ces malheureux un hôpital et une église dédiés à saint Nicolas, au pied de la montagne.

Odile partageait désormais son temps entre les deux établissements et, malgré les difficultés du chemin, elle visitait ses pauvres tous les jours, les servait avec affection et leur distribuait l'aumône de ses propres mains.

C'était un nouveau stimulant pour les moniales de Hohenburg qui, toutes, admiraient le dévouement de leur abbesse, et dont un bon nombre voulurent prendre part à ce bel exercice de la charité. Elles lui demandèrent donc de pouvoir l'accompagner.

Odile, considérant que sa communauté était à l'étroit sur la montagne, résolut de transporter les soeurs propres au service des pauvres dans son nouvel établissement, tout en les maintenant sous sa direction.

Elle leur fit bâtir une nouvelle église vaste et somptueuse et le nouvel établissement prit le nom de Niedermünster, c'est-à-dire «Monastère d'en bas».

La règle du monastère d'en bas était la même que celle de Hohenburg. Sainte Odile se trouvait tantôt dans l'un, tantôt dans l'autre, et continuait à gouverner les soeurs avec sagesse, cherchant toujours à travailler et à peiner plus que les autres pour l'amour du Christ.

Elle aimait tout particulièrement aller à l'hôpital Saint-Nicolas. C'est là qu'elle se détendait et l'air infecté de l'hôpital lui paraissait doux. Ses filles spirituelles l'imitaient en tout et apprenaient ainsi combien de joie on goûtait lorsqu'on accomplissait le commandement de Dieu en se dévouant au service des pauvres et des souffrants.

Le duc Adalric et sa femme Berswinde étaient déjà fort avancés en âge, et, après avoir tant aidé Odile et son monastère par leurs bonnes oeuvres, souhaitaient maintenant se retirer auprès d'elle pour consacrer leurs derniers jours pleinement à la prière. Odile en était ravie, et rendait grâces à Dieu surtout à cause de son père pour le salut duquel elle n'a jamais arrêté de verser des larmes abondantes. Vers l'an 700, ils se sont rendus donc à Hohenburg, et quelques mois plus tard, Adalric y mourut en toute piété. Il fut inhumé sur place et vénéré comme saint fondateur du monastère. La pieuse Berswinde le suivit peu de temps après dans la tombe.



Odile, après la mort de ses parents, vécut encore une vingtaine d'années dans la pratique des vertus divines.

Un jour, un lépreux se présenta à la porte du monastère, pour demander l'aumône. Son corps répandait une odeur infecte et personne n'osait se résoudre à l'approcher. Odile, informée de sa présence, vint elle-même pour lui servir à manger, mais recula d'abord à son aspect repoussant. Puis, surmontant ce premier mouvement de la nature, elle se jeta à son cou et l'embrassa avec une générosité qui fit frémir les témoins de ce spectacle. En lui servant à manger avec une pieuse affection, elle répétait en sanglotant de compassion : «Seigneur, rends-lui la santé ou accorde-lui la patience !» Sa prière fut bientôt exaucée : la lèpre de ce malheureux disparut, et les témoins louèrent Dieu qui avait glorifié la charité de sa servante.

Odile continuait à visiter tous les jours les malades de Niedermünster. Avec l'âge et les fatigues continuelles qu'elle s'imposait, ses forces physiques commençaient à défaillir, mais son ardente charité ne cessait d'augmenter.

Un jour qu'elle revenait seule à Hohenburg, elle rencontra un pauvre étendu sur le chemin, mourant de soif et de fatigue. Ne pouvant courir assez vite pour chercher du secours, elle mit toute sa confiance en Dieu, et, se souvenant de Moïse dans le désert, elle frappa de son bâton le rocher voisin. Il en sortit aussitôt une fontaine dont l'eau rendit la vie au pauvre épuisé.

Sa miséricorde envers les pauvres soutenait la ferveur de toute la communauté. Elle voulait qu'on leur témoignât une charité compatissante et avait expressément défendu de jamais leur refuser l'aumône. Tous les malheureux étaient ses amis privilégiés, qu'elle servait souvent de ses propres mains, avec une tendresse sainte. Les moniales de Niedermünster se dévouaient, à son exemple, de plus en plus au soin des malheureux à l'hôpital.

La renommée de cette communauté et de la sainteté de son abbesse se répandirent dans toute l'Alsace. Les fidèles accouraient en foule à Hohenburg pour admirer ses vertus et écouter sa parole comme celle d'un apôtre. Tout le monde bénissait son nom.

Un jour du 13 décembre, elle assembla toutes les soeurs dans la chapelle Saint-Jean-le-Baptiste, son oratoire particulier :

«Ne vous alarmez pas», leur dit-elle, «de ce que je vais vous dire; je sens que l'heure de ma mort approche et je ne veux pas vous laisser dans l'ignorance de certaines de vos fautes à corriger, des dangers que vous aurez encore à affronter ou à écarter, chacune de vous.»

Puis, elle les instruisit sur leur conduite à tenir, en leur parlant, une à une, et en leur recommandant de rester fidèles à la sainte règle du monastère.

Ses nièces, Eugénie, Gundeline et Attale, qui étaient venues à la vie monastique par amour pour elle, n'étaient pas les seules à verser des torrents de larmes. Voyant leur chagrin tout naturel, elle leur dit :

«Mes chères filles, vos larmes ne prolongeront pas mes jours : l'heure est venue, il faudra bientôt partir. J'espère que grâce à vos prières, mon âme s'envolera sans obstacle, pour aller jouir de la liberté des enfants de Dieu. Je ne vous oublierai pas là-haut et supplierai notre Seigneur pour qu'Il nous accorde d'y être à nouveau réunies toutes ensemble. Allez donc à l'oratoire de la toute sainte Mère de Dieu réciter le psautier et demander pour moi la grâce de mourir en paix.»

Elles allèrent prier et quand elles revinrent auprès de leur abbesse, elle la trouvèrent dans une extase si profonde que, la croyant morte, elles fondèrent de nouveau en larmes. Mais Odile se réveilla bientôt comme d'un profond sommeil et leur raconta que Dieu l'avait transportée, en compagnie de sainte Lucie, dont on célébrait la fête ce jour-là, pour lui donner un avant-goût de la joie ineffable du ciel.

Dieu, dans sa faveur habituelle à l'égard de ses justes, la gratifia, avant son dernier soupir, d'un nouveau miracle. Pour satisfaire son ardent désir de communier, un ange lumineux est descendu du ciel, et, en présence de toute l'assemblée, lui présenta respectueusement dans un calice le Corps et le Sang précieux de Jésus Christ. Quand l'ange disparut, le calice resta entre les mains de la sainte, en témoignage du privilège extraordinaire que Dieu lui accorda.

Odile, ayant adressé un dernier adieu à ses filles spirituelles, ferma les yeux.

Son chaste corps, exténué de jeûnes, de veilles et de fatigues pour l'amour de Dieu et du prochain, resta exposé dans l'église pendant huit jours. Il répandait un parfum surnaturel qui embaumait tout le monastère. Ses reliques furent ensuite déposées dans un tombeau qu'elle avait préparé elle-même, dans la chapelle Saint-Jean-le-Baptiste, devenue plus tard la chapelle Sainte-Odile.

Déjà pendant sa vie terrestre, sainte Odile jouissait d'une grande vénération de la part de sa famille, puis de ses compatriotes. Son père, le duc Adalric, fut une des premières âmes repenties grâce à ses prières et son exemple. Mais les historiens qui tiennent compte des descendants d'Adalric sous le nom d'«Étichonides», nous renseignent sur plusieurs autres membres de cette richissime famille ducale qui suivirent le chemin du salut et devinrent, sinon des saints ou des moines, du moins de très pieux chrétiens, fondant églises et monastères et faisant des dons de leurs terres dans toute l'Alsace.

Le 28 mars, nous célébrons la mémoire d'une des nièces de sainte Odile par exemple, sainte Gundeline, à qui elle avait confié la direction de Niedermünster. D'autres, comme son frère aîné, Adalbert, et son neveu Liutfrid, contribuèrent à la propagation de la sainte foi orthodoxe par des donations généreuses à des monastères existants et en firent construire d'autres.

Ce fut Adalbert, devenu successeur d'Adalric sur le trône ducal, qui fit venir des moines irlandais sur l'île du Rhin, Honau, au nord de Strasbourg. Durant ces siècles de féroce barbarie, ce monastère devint une des bases de la mission irlandaise sur le continent.

Aussitôt après la mort d'Odile, les pèlerins vinrent en foule vénérer ses reliques, et le culte de sainte Odile se répandit dans toute la Germanie et dans toute l'Europe Centrale.



 
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