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pierre ollaire ... |
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Auteur : cake39 le 09/03/2006 23:07:43
n°31163R0 - pierre ollaire ... |
 
Petite, mais intéressante, trouvaille no metal du jour : un morceau de vase fin en pierre ollaire.
La pierre ollaire est fréquente du côté de chez nous, mais quelqu'un en a-t-il déjà vu de l'aussi bien tournée, aussi fine (épaisseur 5-6 mm maxi !). Le diamètre devait avoisiner 150 mm (bol ?)
merci pour les renseignements ...
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Auteur : gigi13 le 17/03/2006 22:53:13
n°31163R1 - pour info |
 Je sais que certain oppidum du côté de chez moi ( Aix en Provence) ont possédé à un moment ou un autre un vase en pierre ollaire. On le retrouve sur des comptes rendu de fouille du début du siècle dernier, mais ma culture sur ce sujet s'arrète là .
Si d'autre forumeur ont des infos , je suis Ă©galement preneur.
A+
Gigi
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Auteur : Neander le 19/03/2006 02:09:10
n°31163R2 - La 'pierre ollaire' est une granulite |
 'Pierre ollaire* ou stéatite',
Ce sont des granulites et métagabbros à pyroxènes, de topofaciès sud Alpin
* du latin ollarius vient de olla = marmite.
- Couleur : hypersthène vert sombre, à grenats rouge à rosé ou amphibole hornblende.
- Roche : éclat vitreux submétallique, aspect soyeux, cassure rugueuse, hétérogène, bord opaque, faible dureté.
Pétrofaciès défini : roche ultra-métamorphique formées dans la catazone (haute pression, haute t°c), granulite.
La granulite utilisée et travaillée est un métagabbro à orthopyroxènes hypersthènes vert sombre brillants à éclat vitreux submétallique, en prismes trapus, et grenats (almandin ou pyrope).
On regroupe par extension sous le vocable 'granulite' une large variété de roches, fonction de leur composition en minéraux, tendres rayables facilement.
Ce sont des pyroxènes : hypersthène ; grenats : almandin, pyrope ; feldspaths : orthose, plagioclase ; quartz et minéraux accessoires (serpentine, chlorite, antigorite, trémolite, sillimanite, disthène…).
- La structure est finement granoblastique (cristaux de taille égales indentés et engrenés), orientée (de façon préférentielle visible).
- Age : Géologie alpine. Affleurements du socle précambrien alpin. La roche se présente en petits affleurements dans les lentilles de métapéridotite des zones de complexes ophiolitiques.
- RĂ©gion de provenance : sud alpin (Valais, Tessin, Val Malenco, Val d'Aoste)
Les objets taillés dans cette roche alpine rare ont été importés des alpes italiennes ou valaisannes. Des carrières et mines de pierre ollaire sont situées dans la région d'Evolène et des Haudères dans le Val d'Hérens, vallée de Bagnes en Valais Allochtone lointain. Dans le Veltlin italien, son extraction et son façonnage ont une tradition continue depuis le Moyen-Âge. Au Val Malenco, Val Brutta en Valteline dans le plus grand massif de serpentine des Alpes (130 kilomètres carrés), la pierre ollaire est l'objet d'une intense activité d'exploitation et de transformation. 38 galeries et un travail à ciel ouvert y tournaient encore au milieu du XXème siècle. En Vallée d'Aoste elle se trouve surtout dans les vallées de Champorcher, d'Ayas et de Valtournenche.
- Utilisation : Fragment de parois convexo-concaves d'objet récipiendaire de cuisine en roche évidée. Il a été chauffé et brûlé (imprégnations de noir de fumée). Il est fait d'une granulite, de variété pétrographique métagabbro à pyroxènes vert sombre brillants et grenats. L'objet a été gravé, décoré par des rainurages dans la roche. Taille : 8 x 5 x 1,5 cm
Ces roches tendres furent utilisées pour façonner des marmites tournées et récipients dans les alpes du Tessin, en Italie du nord. Dès l'époque romaine la roche est travaillée et exportée. Vers 70 ap. J.-C., Pline l'Ancien note dans son Histoire naturelle qu'il connaît l'existence, dans la région de Côme, d'une roche verte que l'on extrait et travaille au tour pour en tirer des récipients pour la cuisine et la table. Pour l'époque romaine, par exemple, la vaisselle fabriquée en pierre ollaire représente quelquefois jusqu'à 30% de toute celle retrouvée lors de fouilles archéologiques en zone alpine ou proche des Alpes. Une vaisselle presque toujours obtenue par tournage.
Les pierres ollaires ont une grande ténacité : elles résistent bien aux chocs ce qui permet de les travailler finement sans risques de casse et de les usiner facilement au tour. Si elles résistent bien au feu, elles ont de plus la capacité d'emmagasiner et retenir la chaleur, qualités nécessaires aux marmites et fourneaux. Cette capacité est due au fait que ces pierres denses sont constituées d'amphibole (talc, trémolite, actinote, chrysotile : serpentine fibreuse), impliquant un comportement intrinsèque fortement réfractaire. Les produits dérivés sont les amiantes industrielles et les textiles réfractaires.
Neander qui admire ces récipients en roches réfractaires
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Auteur : Neander le 19/03/2006 02:14:35
n°31163R3 - Pierre ollaire suite 1/2 |
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Auteur : Neander le 19/03/2006 02:15:28
n°31163R4 - Pierre ollaire suite 2/2 |
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Auteur : Gigi13 le 19/03/2006 08:41:23
n°31163R5 - Neader toujours plus fort |
J'espérais quelques infos, mais là , je reconnais que je suis comblé.
Un grand merci à maître Neander pour avoir pris le temps d'un si beau discours , merci à cake39 pour avoir lancé la question.
Cordialement
Gigi
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