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HarDav et moi - chapitres 1+2 /17 |
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Auteur : anon le 07/10/2020 21:57:44
n°140356R0 - HarDav et moi - chapitres 1+2 /17 |
[99] Bonjour amis lecteurs,
Je vous propose ci-dessous le chapitre premier d'un roman amateur dont je ne suis que le livreur.
Ce récit étant romancé toute ressemblance avec des personnes, des situations ou des objets existants ne saurait être que le fruit du hasard.
Bonne lecture 
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HarDav et moi.
Chapitre I La rencontre.
Il paraît que vous l’avez connu. Moi, je ne l’ai rencontré qu’il y a trois ans, c’était par une journée d’automne, quelque peu humide, agrémentée d'un vent léger s’insinuant subrepticement dans le col de mon blouson.
J’avais projeté d’aller à Vézelay visiter la basilique Marie-Madeleine, la « colline éternelle », et aussi de baguenauder de gauche à droite au cœur du village pour m’imprégner des générations de pèlerins qui se sont succédées depuis des siècles sur le chemin de Compostelle, comme pour me nourrir de leurs souvenirs éphémères.
Pour m'y rendre j’avais emprunté, traversant la campagne, une partie du chemin menant en Galice à Saint-Jacques de Compostelle.
Ayant aperçu un promontoire surplombant les alentours je me détournai du chemin et pris un diverticule qui devait me mener jusqu’au sommet. Non sans efforts je me suis retrouvé au-dessus des falaises dont le pied s’engouffrait dans une forêt semblant impénétrable, du moins c’est ce que je croyais car bientôt je vis en sortir, sac à dos bien en place, un énergumène bizarre qui lançait un bâton de droite et de gauche.
Je crois bien qu’il m’avait repéré avant que moi je ne le visse, pour autant il continuait sa progression sans apparemment se soucier de ma présence. Il arriva ainsi sous moi à une dizaine de mètres, me fit un signe de la main auquel je répondis en souriant puis il me cria :
- Ne bougez pas j’arrive
Je le vis plier son matériel et le ranger dans son sac, puis il se mit à grimper jusqu’à moi utilisant ses deux mains pour assurer son escalade.
- Magnifique, me dit-il en arrivant ; je le regardais d’un air interrogateur, il me dit alors : magnifique ce point de vue et quand je dis point de vue au contraire il y en a une sublime de vue …. vous venez souvent ?
- Non c’est la première fois dis-je
- Ça ne sera pas la dernière, vous pouvez me croire, la perspective sur Marie-Madeleine est de toute beauté.
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Auteur : anon le 07/10/2020 22:01:50
n°140356R1 - . |
[99]
Je me présentai ; il me dit moi c’est HarDav.
- DrĂ´le de nom lui dis-je
- C’est juste un pseudo
- Pourquoi un pseudo
- Dans un monde où les réseaux sociaux prennent le dessus, le pseudo est un moyen courant.
- Que faisiez-vous avec votre bâton, vous avez peur des serpents ? Il se mit à sourire.
- Non pas du tout…. enfin si j’ai un peu peur des serpents mais cela n’a rien à voir. Je m’adonne à une passion qui passe par une sorte de bâton. Je vais vous faire voir de près.
Il me sortit son matériel ; en fait le bâton était prolongé par un disque et il me dit que c’était un détecteur à métaux ;
- Ah bon vous êtes chasseur de trésors ?
- En quelque sorte oui, mais les trésors que je trouve ne sont pas forcément ceux auxquels vous pensez…mes trésors ce sont les paysages comme celui-ci dont peu de monde soupçonne l’existence, des contacts visuels avec des animaux, tels des chevreuils, des biches, des sangliers, des lièvres, des écureuils, des salamandres, des oiseaux, des animaux de tous poils selon l’expression… je devrais plutôt dire de toutes plumes….et parfois quelques rencontres avec un humain comme aujourd’hui, mais aussi, souvent le sentiment d’être le premier depuis la nuit des temps à marcher dans des lieux où aucun humain n’a jamais mis les pieds…Le premier et le plus important des trésors c’est la rencontre avec son propre monde intérieur ; la marche, l’effort, la solitude sont propices à la réflexion, à la connaissance de soi.
- Mais vous trouvez aussi du métal ?
- Oui, bien sûr, me dit-il en souriant, ça m’arrive aussi de temps en temps et c’est l’essence même de ce qui motive mes sorties, une sorte de quête du Graal, sinon il est probable que je resterais comme d’autres retraités, le cul vissé au fauteuil devant la télé à faire du gras ; dans la région ce n’est pas trop pollué par les déchets des hommes, contrairement à la Seine et Marne où je résidais dans mon jeune temps et où à chaque sortie je pouvais remplir un sac entier de culots de chevrotines ou de douilles en tout genre. Ici c’est très modéré, pas plus de trois par sortie et encore elles ne sont pas récentes, première moitié du vingtième siècle en principe.
Donc je peux trouver, des fers à cheval, à bœuf, à âne, des morceaux informes de métal et aussi des outils perdus au fil des siècles par les forestiers telles des serpettes ou des haches, des coins, mais aussi des capsules de bière ou des congés de litre de vin ou encore des tirettes de canettes et également des objets plus sympa tels des boucles, des dés à coudre, des cloches….il me raconte alors l’évolution des paysages, les bois d’aujourd’hui pouvaient être des champs hier et vice-versa, les animaux domestiques qui avaient le droit de pâture, à certaines périodes de l’histoire, dans les bois, moyennant de porter une clochette…bref il me parla une heure durant de ce qu’il trouvait, des liens qu’il établissait avec l’histoire mais il me dit aussi qu’il devait se tenir à distance respectable des sites archéologiques pour ne pas marcher sur les plate-bandes des professionnels, même si lui ne creusait qu’à dix centimètres, vingt-cinq tout au plus parfois, alors que les sites étaient enterrés dix fois plus profondément. Il trouvait aussi, plus rarement une pièce de monnaie, il évaluait, lorsqu’il détectait en bois, leur fréquence à une pièce toutes les trois sorties soit toutes les six heures, mais après cinquante ans sous terre, du relief il n’en restait plus grand-chose, une pièce sur dix était identifiable grosso-modo et une sur cent était relativement correcte après quelques heures de nettoyage précis. Statistiques générales mixant champs et forêts ; dans les bois c’est souvent mieux conservé mais beaucoup plus rare d’en trouver me dit-il, et depuis ces dernières années je ne pratique plus qu'en milieu sylvestre.
- Avant je détectais essentiellement dans les champs avec l’aval de leurs propriétaires, je faisais plus de trouvailles, beaucoup plus, surtout en monnaies, mais elles étaient souvent bien fatiguées et peu récupérables.
Le plaisir de trouver un objet intéressant était tout de suite refroidi par son état d’érosion dû soit au pH des terres, soit à l’usage des produits chimiques, engrais et pesticides, soit par d’autres facteurs, telle la rencontre fortuite avec une dent de la herse qui raye ou casse le métal.
Bref trop de trous à creuser, peu compatibles avec l’âge avançant avec des résultats trop décevants. Je préfère le bonheur d’être dans les bois, au milieu de la nature, en communion avec elle et si les trouvailles sont rarissimes, faire dix fois moins de trous qu’en sortie champêtre est très apprécié par mes articulations vieillissantes et mon dos.
- Aujourd'hui vous avez trouvé quelque chose de sympa ?
- Deux choses une pièce et un troussoir, tenez je vous les montre
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Auteur : anon le 07/10/2020 22:03:28
n°140356R2 - . |
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un troussoir est une attache vestimentaire triple pour relever les 2 pans de la robe. Le travail de finition de celui-ci, daté des alentours du XVème siècle, n'est pas achevé, le fond de métal n'ayant pas encore été ébarbé.
- Ce sont deux très bonnes trouvailles, certes en cinq heures de détection, et cela faisait quatre sorties sans la moindre trouvaille, je suis donc pleinement satisfait.
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Auteur : anon le 07/10/2020 22:05:46
n°140356R3 - . |
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Son activité devenant de plus en plus mal vue en France, il songeait sérieusement à tout arrêter définitivement. Je lui demandai alors de pouvoir l’accompagner dans ses prochaines sorties pour comprendre davantage ce qu’il faisait, il accepta.
C’est ainsi que nous nous revîmes à maintes reprises, arpentant ensemble des lieux totalement insoupçonnables, qui avaient dû être fréquentés au fil des siècles tout au plus par quelques chasseurs égarés ou quelques forestiers téméraires. J’étais à la fois accompagnateur et observateur, il essaya bien de m’initier à l’usage du détecteur mais je me montrai particulièrement peu réceptif à cette pratique.
Notre collaboration dura environ trois années durant lesquelles nous fîmes ensemble une à trois sorties conjointes par semaine quand le temps le permettait, je n'étais disponible que le matin et lui en faisait également deux ou trois de plus seul l'après-midi. Je l'accompagnai donc pour approximativement deux cents sorties de deux heures chaque.
Une fois tous les quarts d’heure environ il s’arrêtait pour creuser un trou, une cible me disait-il, rarement à plus de dix centimètres de profondeur pour déterrer un bout de métal souvent informe qu’il m’identifiait illico la plupart du temps. Il le mettait ensuite dans une besace dont le contenu était destiné au recyclage en déchetterie, et parfois dans un autre sac ou une petite boîte si la trouvaille lui semblait plus intéressante.
Il me disait que c’était nécessaire d’identifier immédiatement ce qu’on a trouvé, car si l’objet présente de l’intérêt il faut approfondir les recherches dans le secteur. Il me faisait aussi voir les bouteilles en verre, litres de vin ou canettes de bière, abandonnées vraisemblablement par les bûcherons ainsi que les bidons d’huile ou d’essence ayant servi aux tronçonneuses
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Auteur : anon le 07/10/2020 22:07:48
n°140356R4 - . |
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Il me confia la mission de récolter les bouteilles de verre pour les rapporter au recyclage.
Il me disait, qu’à son avis, les plus pollueurs des cœurs de nos forêts étaient les forestiers et les chasseurs du moins avant qu’ils ne prennent conscience, récemment, des effets de leur pollution et qu’ils ramassent enfin leurs déchets.
Sur les périphéries des bois c’étaient d’autres pollueurs qui sévissaient et ceux-là continuaient d’en rajouter, des pique-niqueurs oubliant les contenants de leurs de repas, des sportifs qui s’allégeaient de leurs emballages de barres et de boissons énergisantes et tous ceux qui voulaient se débarrasser en douce de déchets au lieu de les déposer dans les endroits spécialisés.
Ah ce HarDav, quel plaisir j’ai eu à le côtoyer, il m’a confié quelques textes et quelques photos s’y rapportant que je vous distillerai au cours des chapitres suivants concernant quelques trouvailles remarquables qu'il a faites.
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Auteur : drouiedix le 08/10/2020 08:20:08
n°140356R5 - roman o |
[1789] Anon, j'ai bien apprécié cette lecture sur le forum, merci aux intervenants.....vivement la suite !
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Auteur : bidouille  le 10/10/2020 13:48:23
n°140356R6 - :-) |
ça me donne envie de connaitre la suite, pas vous ?
@+
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Auteur : Romulus41 le 10/10/2020 14:39:56
n°140356R7 - ------------- |
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Auteur : Romulus41 le 02/11/2020 13:53:14
n°140356R8 - ---------------- |
 Faut avoir un abonnement pour avoir la suite ?
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Auteur : Romulus41 le 21/11/2020 15:30:34
n°140356R9 - ---------------- |
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Auteur : anon le 22/11/2020 17:23:54
n°140356R10 - Chapitre II |
[99] Chapitre II - RĂ©sistance (HarDav seul)
Ce matin le paysage est saupoudré de blanc, offrant sur la route un univers étrange, à la fois onirique et un peu inquiétant.
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Auteur : anon le 22/11/2020 17:25:20
n°140356R11 - |
[99] L’histoire sera courte, comme cette randonnée de ce matin, seulement 1,3km de marche à travers bois pour atteindre le point choisi de la recherche.
La neige a saupoudré le sol d’un tapis de ouate qui amortit le bruit de mes bottes. Je suis abasourdi par le silence qui règne dans mon casque ; je suis en tous métaux pour creuser sur tout et au final je ne creuse sur rien pendant 45 minutes, ah si enfin une boîte de sardines, puis un maillon de chaîne.
Voilà j’arrive enfin tout en haut du promontoire, dessous à quarante mètres plus bas d’après IGN, la rivière, le moulin, le pont. En distance moins de cent mètres en ligne droite…
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Auteur : anon le 22/11/2020 17:27:59
n°140356R12 - |
[99] .......Je m’installe prêt à accomplir ma mission, tenir le pont en enfilade et surveiller.
Si un convoi «boche » arrive je dois le stopper, pour empêcher ou du moins freiner sa progression. Je suis plutôt bon au tir c’est pourquoi j’ai été choisi.
Derrière le maquis est en train de se regrouper pour organiser une action d’envergure contre l’ennemi.
Quelques semaines après le débarquement en Normandie, c’est à nous d’agir pour favoriser la progression des alliés. J’ai vingt ans toute la vie devant moi et cette vie je ne la veux pas sous le joug des envahisseurs.
Camarade on compte sur toi m’a dit le chef…ça y est un side-car arrive je mets en joue le conducteur, derrière une auto blindée puis une autre et une autre encore, combien encore derrière je ne sais pas, je ne vois pas la suite du convoi au-delà du virage.
Je change de cible je prends le chauffeur du premier blindé, le coup part j’ai fait mouche, le blindé dérape, se met en travers, le second le percute et le troisième….je ne comprends pas, de la fumée part  de sa mitrailleuse, les arbres autour de moi sont fauchés, je sens une douleur, comme une chaleur intense en moi, je plonge la main dans ma poche, je sens la pièce de 2 Francs que ma mère m'a donnée hier, je…..je….je...
La pièce a roulé quelques mètres à peine, et puis l’humus l’a recouverte petit à petit, en 2018 elle se trouve maintenant  à 24cm de profondeur, je sais je l’ai mesurée.
Bon d’accord elle n’est pas très belle, elle est plutôt courante mais quand je la prends dans ma main elle me livre sa petite histoire qui fait partie de l’Histoire, accessoirement pour les spécialistes elle a aussi un type c’est une 1944 B (voir devant francisque).
HarDav.
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