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J'attends |
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Auteur : Marsupilami le 03/03/2016 19:47:02
n°128642R0 - J'attends |
Sans doute comme moi, vous avez tous entendu parler des commémorations pour le centenaire de la bataille de la Marne à l'heure où on assiste à de nouveaux massacres, de populations jetées sur les routes de l'Europe pour échapper à la barbarie et de migrants se pressant par milliers à nos frontières dans l'espoir fou d'une vie meilleure. Cela nous semble loin et presque irréel mais pourtant, a travers des objets que l'on trouve parfois en détection, le passé se rappelle à nous et devrait nous inciter à dire stop à toutes ces atrocités . Voici l'histoire de l'un de ces hommes....
Une fois de plus, il s'agit d'un texte très long alors pour ceux qui n'ont pas la patience de le lire, pas de problème, il suffit de cliquer 
C'est un petit homme de vingt cinq ans tout au plus. Il porte de petites lunettes rondes qui lui donnent un air doux et rêveur. Il est instituteur, ouvrier ou bien cultivateur. Mon ami le vent ne se souvient plus très bien. C'était il y a si longtemps et puis quelle importance? Son uniforme mal coupé et un peu trop grand pour lui le rend anonyme. Un soldat parmi tant d'autres. Sa nationalité n'a pas le moindre intérêt...D'abord mon ami le vent n'a jamais rien compris aux frontières, lui qui souffle librement partout où les hommes vivent et installent des bornes pour revendiquer un territoire.
Pour l'heure, il est terré dans un trou d'obus, tremblant et nauséeux sous un déluge de fer et de feu. Il en arrive même, lui qui est prostré au cœur de l'ouragan, à envier ce caillou qu'il observe depuis un moment à quelques centimètres de son visage. Elle ne risque rien cette pierre qui se trouve là depuis la nuit des temps, pas plus le shrapnel qui déchire la chair humaine ou l'explosion qui vous projette en l'air avant de retomber comme un pantin désarticulé. Survivre...Survivre une heure, un jour puis un autre et encore un autre jour en priant pour que ce cauchemar cesse enfin....
Septembre 1916 s'écoule doucement dans la Somme. Chez lui, les moissons sont rentrées, les arbres commencent à prendre leurs teintes d'automne et le ciel, si paisible est d'un bleu délavé comme usé par trop de soleil pendant l'été. Les vieux restés seuls au pays se sont occupé du fourrage pour les bêtes et ont coupé du bois en prévision de l'hiver. Celui ci va arriver plus vite qu'on ne le croit et il sera rude, tout porte à le croire. Il suffit de regarder le rassemblement des hirondelles qui se préparent à un long voyage pour retrouver le soleil et la chaleur. Quand elles seront parties, il ne restera plus dans le ciel déserté que quelques corbeaux aux croassements sinistres annonçant des jours difficiles remplis de chagrin et de désespoir. Il n'y a plus rien d'autre à faire que de se blottir auprès de l'âtre et espérer le retour prochain des fils partis se battre si loin d'ici. La bas, Marie s'est installée près de la fenêtre pour profiter des dernières lueurs du jour. Elle brode......Elle prépare son trousseau pour qu'à son retour, ils puissent se marier dans la petite église où un Christ doré regarde le ciel avec cette expression de douleur qu'il retrouve souvent sur le visage de ses camarades.
Eux aussi regardent le ciel et prient de toute leur âme pour que Dieu apaise un peu leurs souffrances. 'Dieu est avec nous !!!' leur a t'on dit pour justifier cette barbarie que ce soit dans un camp ou dans l'autre. Foutaises !!! Pourquoi Dieu serait partisan ? Ne sait Il pas, Dieu, que Ses enfants sont des deux cotés ? Que ces ennemis qui se font face sont avant tout des frères de misère, englués dans une guerre qui n'est pas la leur et n'aspirant simplement qu'à rentrer chez eux et vivre en paix ? Survivre....Juste survivre à cette boucherie...Ils sont si jeunes et ils ont encore tant de choses à faire, tant de bonheurs à vivre, tant de femmes à aimer....Ne voit Il pas, Dieu, que leur sang est de la même couleur ? Mais où est Il, quand ils regardent leurs camarades tomber ou agoniser pendant des heures et des heures dans les pires tourments sans pouvoir rien faire pour les aider ?.... La canonnade s'est arrêtée aussi soudainement qu'elle avait commencée. Le petit homme ne bouge pas, n'osant croire qu'une fois de plus il s'en est sorti indemne. Ses oreilles sifflent encore du bruit des explosions mais déjà , il entend les premières plaintes de ses camarades blessés s'élever au dessus du paysage lunaire. Puis, la peur le saisit de nouveau dans ses griffes d'acier. Ne va t'il pas y avoir, après ce déluge de feu, une attaque des fantassins ennemis ? Ne va t'on pas encore une fois se battre au corps à corps, les baïonnettes achevant l'horrible travail du bombardement ? Oubliant toute fatigue, il bande ses muscles, prêt à bondir sur celui qui viendra pour le tuer. Il n'est plus qu'un animal simplement animé par son instinct de survie. Mais rien ne vient, rien ne bouge, rien ne se passe au milieu de ce désert de boue et de désolation. C'est comme si, d'un accord tacite, les deux parties avaient décidé qu'il y avait assez de blessures et de déchirements pour aujourd'hui.
Les jours, les semaines puis les mois s'écoulent ainsi entre l'angoisse, les combats et quelques repos. Le temps a pris un rythme inhumain et plus personne ne s'occupe du calendrier...Et puis d'abord à quoi bon ?? La vie du petit homme se résume en une série infinie d'attentes. attente du combat quand on est dans l' anxiété, attente du repos après les combats ou bien l'attente du retour au front, la peur au ventre quand on est tranquillement installé à l'arrière.
Le soldat a trouvé une douille qu'il va façonner afin de se faire un briquet. Ce n'est pas la matière première qui manque pour fabriquer toutes sortes d'objets et beaucoup d'entre eux meublent ainsi ces interminables moments de désœuvrement. Il va tout d'abord polir ce morceau de cuivre afin qu'il brille puis il va souder une rondelle de métal, généralement il s'agit d'une pièce de monnaie sur laquelle il aura fixé au préalable une molette pour la pierre à briquet et percé un trou pour le passage de la mèche. A l'intérieur, il va mettre du coton tassé qu'il suffira d'imbiber d'essence pour alimenter la mèche. Une autre douille légèrement élargie viendra compléter le tout et fera un couvercle idéal. Penché sur son ouvrage, il oublie l'effroi, la boue, les rats, les cris, la mort..... De longues heures d'un travail minutieux et appliqué ont été nécessaires pour arriver à ses fins. Enfin, il se redresse et contemple son œuvre avec un sourire ravi. Il tourne la molette, une étincelle jailli et la mèche s'enflamme en produisant un peu de fumée noire. L'essence est de mauvaise qualité, tant pis !! Il allume sa cigarette et regarde de nouveau son briquet d'un œil plus critique. Il manque quelque chose...Alors, il se remet au travail après avoir emprunté un minuscule burin à un camarade et il grave ses initiales et ajoute: 'Somme-1916'. Cette activité lui a permis de s'échapper à nouveau pour un temps de sa condition si misérable. Il frotte son briquet contre la manche de sa vareuse afin qu'il brille encore plus, seule chose propre dans un océan de saleté et de souillure mais il n'est toujours pas satisfait. Il lui semble encore incomplet. Il tourne et retourne l'objet entre ses mains, réfléchit, esquisse un geste, se ravise, reprend le burin en main puis le repose avec un froncement de sourcil et examine à nouveau son travail. Les jours défilent si lentement, mornes sous un ciel gris. La pluie a transformé les tranchées en fossés remplis de boue dans laquelle les soldats pataugent avant de rentrer dans des galeries, ressemblant ainsi chaque jour un peu plus à des taupes. C'est le calme plat. L'hiver a stoppé les offensives et les activités sont rares. On recommence à entendre un air de musique joué sur un harmonica de fortune, à sentir la bonne odeur du tabac blond qui se consume dans les pipes et parfois quelques rires au milieu d'une partie de cartes animée. C'est étonnant de constater à quelle vitesse la vie reprend ses droits même dans les épisodes les plus noirs de l'humanité. Quelle force possédons nous au fond de notre âme pour surmonter tant d'épreuves et de malheurs ? Le petit soldat a sorti son briquet pour allumer une cigarette. Après tout, fumer est une activité comme une autre pour tuer le temps pense t'il en contemplant la flamme. Soudain il sursaute comme s'il s'était brulé. Il sait ce qui manque pour que cet objet soit vraiment fini. Alors, il va s'asseoir au fond de la casemate, reprend le burin qu'il n'a jamais pu rendre à son propriétaire, celui ci ayant purement et simplement disparu lors d'une attaque et grave un mot, un seul :'J'attends'. Il caresse doucement l'inscription avec son pouce et pousse un soupir de contentement. Oui !! C'est ça !! C'est exactement ce qu'il fallait écrire. En effet, cela fait déjà deux ans qu'il attend. Il attend les courriers de sa douce Marie, il attend le rata comme ses camarades car ils ont souvent faim, il attend la relève pour pouvoir aller dormir tout son saoul et se reposer loin du front, il attend l'attaque puis la contre attaque, il attend la balle qui viendra le frapper, il attend l'obus qui le mutilera, il attend la mort. Il attend aussi que demain soit là , il attend que le soleil brille enfin dans un ciel radieux, il attend de pouvoir rentrer au pays pour épouser sa promise, il attend de vivre pleinement sa vie d'homme et pouvoir se construire un avenir pleins de promesses de bonheur bref, il attend la fin de cette tuerie sans nom....
C'est en mai 1919 que nous retrouvons notre petit homme. Ses traits sont marqués, il a vieilli vite, trop vite ainsi que la plupart de ceux qui sont rentrés. La guerre ne finit pas toujours le jour de l'armistice et il faut parfois des années pour que l'abomination ne disparaisse des esprits. Certains ne parviendront jamais à retrouver le chemin qui mène à la paix intérieure et à la sérénité. Mais aujourd'hui est un grand jour pour notre petit homme car il va épouser sa tendre Marie qui avait fait sienne sa devise et qui l'a attendu toutes ces longues années. Ils ont suffisamment perdu de temps et maintenant, ils veulent vivre, rire, chanter et s'aimer de toutes leurs forces. C'est dans la petite église avec le Christ doré implorant toujours le ciel, noyé sous une avalanche de fleurs des champs, la porte ouverte laissant entrer le chant des oiseaux et découpant un énorme pan de ciel bleu sans nuage que leur union est célébrée et bénie. A la sortie de l'église, ils sont accueillis par les vivats et une pluie de pétales de roses jetés par leurs amis d'enfance mais le petit homme ne peut s'empêcher de remarquer qu'il y a de nombreuses absences dans les rangs des convives. Beaucoup ont disparus, engloutis par le maelstrom de feu, de fer et de sang qui a ravagé le pays. Par reflexe, il cherche dans sa poche son fidèle briquet qui ne l'a jamais quitté depuis cet automne dans les tranchées de la Somme. Inexplicablement, ce simple geste le rassure et il peut de nouveau exprimer sa joie avant de s'enfuir avec sa jeune épousée dans un grand tourbillon de voiles blancs.
Le temps passe inexorablement, même sur ceux qui ont perdu des années en enfer et qui ont du bonheur à rattraper. Un enfant est né, puis un second et un troisième et la vie se fait douce. Mais déjà , des nuages s'amoncellent dans leur ciel si bleu. On entend de nouveau des bruits de bottes et les loups se sont remis à hurler. De temps à autre, au café du village, le petit homme retrouve ses compagnons de malheur et ils commentent ensemble les derniers évènements. L'horrible mufle de la guerre projette de nouveau son ombre et cela semble inévitable. On leur avait pourtant dit, à eux qui ont souffert mille martyrs que ce serait 'la der des der', que plus jamais leurs enfants ne connaitraient cette folie meurtrière et que leurs sacrifices avaient servis d'exemple pour les générations futures...Mensonges !!!! Mensonges et trahisons de politiciens véreux, d'hommes assoiffés de pouvoir et d'extrémistes aveuglés par la haine. De nouveau la tempête fait rage sur le pays et cette fois, elle dure cinq ans. C'est pendant cette sombre période qu'il perd son précieux briquet. Il l'a sans doute égaré dans la forêt alors qu'il coupait du bois pour se chauffer pendant l'hiver et attendre que ses fils rentrent comme l'avait fait son père avant lui....Que dire ? Les atrocités sont les même que celles qu' a enduré notre vaillant petit homme. Quand tout se calme enfin, les hommes regardent, sidérés de constater jusqu'à quel point le vernis de civilisation est mince et honteux, admettent qu'aucun animal ne va aussi loin qu'eux dans la cruauté et la violence. Alors, ils décident de ne jamais oublier et ils érigent des monuments aux morts, ou plutôt ils rajoutent des morts aux morts d'avant et, chaque année, ils déposent des gerbes pour honorer leur mémoire en faisant de beaux discours la main sur le cœur. Mais tout continue. Seuls les lieux et les belligérants ont changés....Il a entendu dire qu'il y a même des guerres saintes; Des guerres saintes !!! Allez donc dire cela aux mères, aux femmes et aux filles de ceux qui ont payé de leur vie pour de telles idées. Une guerre reste une guerre quel que soit le nom qu'on lui donne. Quand le petit homme qui est maintenant bien vieux assiste aux hommages rendus par un préfet ou sous préfet quelconque qui l'exhibe comme un trophée pour servir sa gloriole personnelle, il bout intérieurement. Pour tous maintenant, ce n'est qu'une liste gravée sur une pierre mais lui, il est capable de mettre un visage sur chaque nom inscrit au fronton de ce monument. Il sait que des cérémonies semblables se passent en même temps dans d'autres lieux et que seuls les noms changent. Il sait aussi qu'un ou plusieurs de ses compagnons rescapés assistent à ces agitations futiles, la mort dans l'âme et un gout d'amertume dans la bouche. Plus que jamais, le petit homme attend. Il attend que ses enfants viennent le voir maintenant qu'ils sont mariés et vivent loin de lui, il attend que ses petits enfants veuillent bien écouter ce qu'il a à leur raconter, il attend de pouvoir leur dire qu'il n'y a pas de guerre juste ni de cause assez noble pour justifier le massacre d'hommes innocents, il attend que la mort vienne lui taper sur l'épaule pour l'emmener rejoindre ses frères d'arme qui sont passés de l'autre coté du miroir depuis si longtemps....Il attend.....
C'est en cherchant dans un bois que je l'ai trouvé, le briquet du petit homme. Il était juste posé là , par terre et sa patine le faisait se confondre avec les feuilles mortes et les vieux bois. Je l'ai mis dans ma poche et je l'ai ramené chez moi . Dehors, la nuit est tombée et déjà , l'automne cède la place à l'hiver. Je me suis assis devant la cheminée où les flammes dansent sur les bûches et j'étudie de plus près ce briquet. Mon chien s'est couché à mes pied avec un soupir de satisfaction et je ne peux m'empêcher de sourire devant une telle démonstration de volupté. Je lui gratouille affectueusement la tête mais il daigne à peine lever les yeux vers moi sous ma caresse. Dans le confort de mon vieux fauteuil avachi, je me suis douillettement installé et je prends le temps d'apprécier ces instants de quiétude. Je regarde à nouveau l'objet que je tiens entre mes mains et je distingue les gravures. Après un nettoyage sommaire du bout du pouce, je peux déchiffrer des initiales, puis cette mention :'Somme-1916' et enfin ce :'J'attends'. Un peu perplexe, je me demande ce que le propriétaire a voulu exprimer par ce simple mot. Que pouvait il bien attendre ?
C'est ce soir là que mon ami le vent s'est invité dans ma cheminée en affolant les flammes qui se tordent en tous sens et m'a raconté l'histoire du petit homme qui attendait. Son récit à peine terminé, il est parti conter d'autres légendes à d'autres gens en d'autres lieux. il est ainsi mon ami le vent, maintenant ici et un peu plus tard ailleurs. On ne peut pas le retenir et il a tant d'anecdotes à transmettre aux hommes qui savent l'écouter. Je suis resté seul et pensif en contemplant le feu qui crépitait paisiblement . Je crois que j'ai compris ce que voulait le petit homme. Il ne voulait pas plus que ce que nous voulons nous aussi et à mon tour, j'attends.... J'attends qu'un homme courageux et influent se lève pour arrêter la folie des hommes, j'attends que tous les hommes de bonne volonté chassent définitivement le spectre hideux de la guerre, j'attends que nous fassions de ce monde un immense et merveilleux jardin où nous vivrons libres et heureux, j'attends que nous nous donnions la main pour avancer ensemble dans le même sens, j'attends que nous comprenions enfin qu'il n'y a d'avenir que dans la paix et ainsi les sacrifices du petit homme et de ses compagnons n'auront pas été vains......J'attends......
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Auteur : tinca le 03/03/2016 20:33:47
n°128642R1 - c'est beau! |
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Auteur : fouineur46 le 03/03/2016 21:20:39
n°128642R2 - magnifique ! |
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Auteur : migrateur le 03/03/2016 21:57:36
n°128642R3 - ......... |
[1666] de là -haut...
J'attends..., j'attends aussi la solution, comme l'immense majorité (je pense)... pendant que quelques-uns* font tout pour ajouter de nouveaux paramètres compliquant et interdisant jusqu'à rendre utopique le monde simple et serein tel qu'il devrait être...

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Auteur : Lou Gobi le 03/03/2016 23:10:26
n°128642R4 - bravo Marsu |
 mon @mi Marsu
Encore un beau teste comme tu sais les écrire
moi aussi j'attend
J'attend que ton ami le vent emporte avec lui toutes les misères, les guerres quelle quelles soient
J'attend que ton ami le vent souffle ..souffle...souffle à perdre haleine pour emporter tous les maux et le principal des maux sont l'argent, les glorioles que peuvent s'attribuer certains hommes qulque soient leurs positions, politiques, militaires, religieuses en en sacriffiant ainsi la vie de leurs semblables
J'attend que ton ami le vent apporte enfin dans un tourbillon les mots Amour, Fraternité a bas les armes et les donneurs de leçons
Gamin nous avions appris ce poême imspiré de la guerre de 1870
J'ai retrouvé le poème ainsi que la gravure que nous avait notre instituteur
Le dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, lèvre bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
Arthur Rimbaud
Bonne soirée
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Auteur : galopin78 le 03/03/2016 23:12:23
n°128642R5 - récit émouvant |
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Auteur : alain47 le 04/03/2016 00:02:41
n°128642R6 - Merci |
[1867] Bonsoir +salut+
Merci de mettre par écrit les films que nous pouvons nous faire sur certaines de nos découvertes ;
Ce n est que du plaisir émouvant de lire de tels textes ;
On en redemandes on les espères , on les attends ............AL
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Auteur : l'indien le 04/03/2016 07:50:44
n°128642R7 - e |
 l' ami Marsu
tout d'abord, je crois que j'ai oublié de répondre a ton dernier mail, vraiment désolé, je n' ais pas accès a ma boite mail sur mon portable, il faut donc que j' alle sur mon ordi a la maison, mais je ne suis pas souvent a la maison en ce moment .... Voila pour l' explication ... 
ce que j' aimerais mettre en avant dans cette nouvelle histoire, c' est le fait que nous vivons actuellement, en Europe , depuis plus de 70 ans sans avoir de guerre. Nos anciens n' ont jamais eu une période aussi longue de paix , les noms de nos pères (pour les plus jeunes ) ou de nos fils (pour les plus anciens) ne sont plus gravé sur les monuments morbides qui entachent la place du moindre petit village.
Rien que pour cette raison, je reste persuadé que l' union européenne était et reste une bonne idée, certes il y a des différents au point de vue économique, mais qu' est ce que l' argent a comparer des millions de vies perdu pour rien ?
on ne saura jamais vraiment ce qu' attendait cette homme, ce qu' on sait nous , c' est qu' on attend ta prochaine histoire.
la bonne journée

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Auteur : le gaulois 26 le 04/03/2016 09:50:46
n°128642R8 - Marsu... |
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Auteur : Yanhamu le 05/03/2016 02:10:12
n°128642R9 - ... |
 Marsupilami.
Magnifique texte, vraiment. Le lire me donne une inspiration pour écrire à mon tour pour le combat qu'est le mien, qui se fait a coup de manifestations et de banderoles, ou à la fin tous rentrent chez eux et ou seuls les pavés ont souffert de devoir supporter tant de monde.
Marsupilami, je te remercie. Tu es une source d'inspiration dans ta façon d'écrire et dans ta façon de raconter. Tu as une plume que je t'envie fortement.
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Auteur : rollas le 05/03/2016 08:28:12
n°128642R10 - ; |
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Auteur : priio le 09/03/2016 19:49:29
n°128642R11 - re |
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Auteur : fanfois1 le 09/03/2016 20:33:07
n°128642R12 - Marsupilami |
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Auteur : Speleo Diver le 10/03/2016 18:13:52
n°128642R13 - Merci |
Encore bravo et merci Marsipulami
J'étais resté sur ma faim quand j'avais lu le Goncourt de P. Lemaître et j'avoue que j'ai plus accroché tes lignes; c'est un compliment oui, mais réellement honnête.
Merci
Thierry
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Auteur : YRENAL77 le 10/03/2016 20:17:53
n°128642R14 - Marsupilami |
Bonsoir,
Très beau récit. Après le pommeau de canne (127475) le briquet de poilu.
Et Dieu merci, toujours en conclusion un message d'espérance.
Merci !
Bonne soirée à toutes et à tous.
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