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Anna et Simon |
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Auteur : Marsupilami le 27/05/2015 23:46:07
n°124665R0 - Anna et Simon |

Bonjour Ă tous,
Avertissement : Le texte qui va suivre est long....très long !! Alors, ceux qui n'ont pas envie de le lire- et je les comprends !!- peuvent immédiatement cliquer sur 'précédent' et se dispenser ainsi de ma prose... J'ai écrit ce texte depuis de nombreuses années déjà mais je n'avais jamais osé vous l'infliger à cause de sa longueur. Mais comme l'a dit Marcel Pagnol, le lecteur est souvent un ami et, dans notre cas, l'inverse est tout aussi vrai. Cette histoire est tirée d'un fait réel et seul les noms ont été changés, vous comprendrez aisément pourquoi. Il se trouve que l'actualité colle parfaitement avec mon récit et c'est la deuxième raison qui me pousse à vous le soumettre.........
Il était à peine sept heures ce dimanche matin quand ma sonnette retentit. Qui pouvait bien venir à une heure aussi saugrenue me demandais je en levant le nez de mon bol de café ?? Il faut dire que je ne suis pas du matin, que je ne l'ai jamais été et que je ne le serai jamais. Tous mes amis le savent, surtout ceux qui ont fait l'expérience de me tirer de ma torpeur matinale !! Aucun d'entre eux n'a tenté l'expérience une seconde fois ....!! C'est donc avec l'air le plus bougon que je puisse prendre, le cheveu en bataille et la mine la plus revêche possible que j'allais ouvrir ma porte à l'opportun qui osait me déranger ainsi. Je me trouvais face à un grand gaillard jovial nullement impressionné par mon ' Quoi ???' qui signifiait pourtant clairement : 'Repassez plus tard'. Son sourire s'élargit encore et il me tendit une main ressemblant à la patte d'un grizzly et, erreur fatale d'un homme encore endormi, je tendis à mon tour la main dans un réflexe stupide car il s'empressa de me broyer les phalanges. Du coup, totalement réveillé à la fois par sa vitalité et la douleur persistante dans la main droite, je reconnus un cultivateur du voisinage qui m'avais déjà plus d'une fois donné l'autorisation de me balader dans ses champs avec mon détecteur. De temps à autre, il sautait de son tracteur et, la casquette en arrière, il me regardait avec un sourire gentiment moqueur tandis que je cherchais méticuleusement. Son sourire se transformait en un rire retentissant quand je lui montrais les maigres trouvailles que j'avais sorties. Cet homme, à la carrure impressionnante n'avait pas une once de méchanceté et il était toujours prêt à rendre service dans la mesure de ses moyens aussi était il aimé et respecté de tous. Je l'invitais à rentrer boire le café en ma compagnie car, me dit il, il avait un problème que je pourrais sans doute résoudre. Et quel problème !!! Son épouse lui avait offert une magnifique chevalière en or pour leur dix ans de mariage; Heureux comme un gamin, il l'avait fait admirer à tout le monde au village et il ne la quittait jamais car elle symbolisait pour lui tout l'amour de son petit bout de femme. Il la nommait ainsi car, du haut de son mètre cinquante, elle ne devait guère faire plus que le tiers de son poids !!! Quant à la différence de carrure, c'est bien simple, chaque fois qu'il posait sa main sur son épaule, cette dernière disparaissait presque totalement sous la masse de cette gigantesque patte et tous ses amis craignaient qu'un jour, il ne la casse en milliers de morceaux. Toutefois, sous ses airs de brute épaisse, il était d'une grande douceur et son épouse ne le craignait absolument pas. Je crois par contre, que le contraire est vrai, ce qui expliquait son air désolé tandis qu'il me racontait sa triste mésaventure. Il est d'ailleurs intéressant de constater que souvent, les hommes les plus forts se font mener par le bout du nez sans jamais protester par une femme assez menue pour qu'une simple chiquenaude suffise à la repousser...
Ainsi, ce brave paysan était certain de l'endroit où il avait perdu cette bague mais hélas, il labourait à cet instant. Alors, si la bague était enterrée, il n'avait aucune chance de la retrouver. Il avait malgré tout cherché pendant une bonne partie de la veille, passant et repassant dans son champ les yeux rivés au sol mais le miracle tant attendu ne s'était pas produit. La mort dans l'âme, il était rentré chez lui mais n'avait pas osé avouer la triste vérité à son épouse. C'est au milieu de la nuit qu'il s'est réveillé en sursaut, préoccupé par cette perte, en pensant à moi et ma drôle de machine. J'étais son dernier espoir et il eut bien du mal à ne pas venir me tirer du lit au milieu de la nuit et à attendre une heure qu'il jugeait décente....Sept heures !!! Comme quoi, nous n'avons pas tous les même valeurs....!!! Devant sa détresse, il aurait fallu avoir un coeur de pierre pour lui refuser mon aide. D'autant plus que je connaissais ce champ et que, ma foi, c'était une occasion apportée sur un plateau pour aller détecter cet endroit qui me semblait prometteur. Je n'avais jamais demandé l'autorisation avant car ce champ est situé juste à la sortie du village et entouré de maison dont certaine datent du début du XVIIIème siècle. Je savais donc d'avance que j'allais attirer une foule de curieux qui ne manqueraient pas de commenter mes moindres faits et gestes et qui me gêneraient sans doute dans ma recherche. Quand j'exprimais mes craintes à mon gigantesque nouvel ami qui me considérait déjà comme son héros, il me dit qu'il se chargerait personnellement de faire la police tout en agitant sous mon nez ses énormes battoirs. Un peu inquiet malgré tout devant tant de fougue et de gestes frénétiques, je lui donnais rendez vous dans une petite heure sur le terrain afin d'entamer les recherches.
Un moment plus tard, équipé de pied en cape, je contemplais d'un air perplexe les trois hectares labourés qui semblaient me narguer. Dans quelle partie du terrain mon cultivateur pensait il l'avoir perdu ?? ' Par là , à mon avis' me dit il, englobant d'un geste le tiers de la surface.... Bon !! Il ne me restait plus qu' à commencer courageusement et espérer un résultat rapide. Je ne fis pas deux mètres quand un premier signal retentit. Le temps de me baisser pour gratouiller légèrement le sol et le géant était déjà là , penché sur le trou avec un espoir fou dans les yeux. Hélas, il ne s'agissait que d'un déchet d'aluminium et devant son air contrit, je lui expliquais qu'il me faudrait sans doute toute la journée pour retrouver ce bijou et que rien n'était moins sûr. Déçu mais pas désespéré il me dit qu'il allait travailler dans un champ voisin en attendant, que je pouvais venir le voir si j'avais besoin d'aide où si quiconque venait m'importuner. Fort de cette protection, je continuais tranquillement mes recherches en croisant les doigts afin de retrouver cette satanée bague. Il revint me voir à midi avec un panier rempli de provisions accroché à son bras gauche et sa femme au bras droit. Il m'expliqua qu'il avait tout raconté dans la matinée à son épouse qui le regardait avec un air attendri devant sa mine de petit garçon pris la main dans le pot de confiture !!! Je leur montrais mes trouvailles de la matinée constituées de trois pièces de monnaie totalement rongées par les traitements chimiques employés dans les cultures et impossibles à identifier, d'une petite cuillère et des reste d'un pistolet à amorces. ' Mais ne désespérons pas, il reste encore tout l'après midi...Et puis demain est un autre jour et je finirais bien par la retrouver cette chevalière, promis !!' leur dis je pour leur remonter le moral.
Après un bon repas pris à l'ombre d'un vieux chêne en leur compagnie, je repris ma quête. Ils m'observèrent un moment puis partirent vaquer à leur occupations sur un geste de la main. C'est un quart d'heure plus tard environ qu'un son bien rond se fit entendre alors que je fouillais l'extrême bord du champ, à la limite d'une propriété. C'était en surface car en grattant seulement avec le bout du pied, je vis soudain un éclat jaune. Je laissais échapper un cri de joie mais je m'aperçus bien vite que, si c'était bien de l'or, ce n'était pas l'objet attendu. J'avais dans les mains une belle médaille avec une étoile de David d'un coté et un nom sur l'autre face. Je déchiffrais Simon B..... et, en dessous, une lettre et cinq chiffres. Je rangeais cette médaille dans ma poche et je repris lentement mes investigations en me demandant d'où pouvait bien venir ce bijou. L'après midi passa doucement sans autre découverte notable quand, vers les dix huit heures, en creusant un énième trou sur un signal de mon détecteur, un anneau jaune attira mon regard. Un peu incrédule je constatais que je tenais dans ma main la chevalière de mon brave homme. Pour preuve, je pouvais la mettre à mon pouce et elle était loin de me serrer !!!
J’allais rejoindre mes deux tourtereaux avec un sourire qui en disait long sur le résultat de mes recherches. Ils étaient rentrés chez eux et m'entendant arriver accompagné par les aboiements des chiens, ils s’étaient immobilisé, main dans la main, sur le pas de la porte. Ils ne disaient rien, n’osant croire à leur bonne fortune et avec la peur de rompre le charme s’ils parlaient ou bougeaient. Sans une parole, j’ouvris la main sur l’anneau d’or qui brillait de tous ses feux. La joie que je vis dans leurs yeux à cet instant me paya amplement de tous les efforts de la journée. Ils ne savaient que dire ou que faire pour me remercier allant même jusqu'à me proposer de l'argent que je refusais avec la dernière énergie mais je ne pus les empêcher de me mettre dans les bras un monstrueux panier de fruits et de légumes de leur production. Un peu plus tard, assis sous le grand tilleul qui poussait au milieu de la cour, nous sirotions un apéritif à la fraîcheur bienvenue. J'en profitais pour leur montrer cette mystérieuse médaille trouvée quelques heures auparavant. Mon nouvel ami, n'ayant plus rien à me refuser, tourna et retourna l'objet entre ses mains d'un air perplexe mais quand je lui situais plus exactement l'endroit de la découverte, son visage s'illumina.
' Je sais' me dit il ' elle doit ĂŞtre au vieux docteur !!'
-' Le vieux docteur? ' demandais je;
-'Oui !!! C'est à coté de sa maison que tu l'a trouvé cette médaille mais je ne savais pas qu'il était juif...ajouta t'il en examinant l'étoile de David 'Il m'a soigné plus d'une fois et c'était un homme d'une grande bonté. Je l'aimais beaucoup....comme tout le monde dans la région. Je connais des tas de gens qui lui doivent la vie et il a même mis quelques enfants au monde...Ce n'était pourtant qu'un bon vieux toubib et ce n'était pas sa spécialité!!'
Nous étions passé naturellement au tutoiement, notre journée nous ayant rapproché et puis je trouvais cela bien plus sympathique
-' Mais il est mort depuis au moins cinq ou dix ans' ajouta t'il en agitant sa main à laquelle brillait de nouveau sa chevalière. Il la contempla un instant avec un sourire ravi puis regarda sa femme qui lui rendit son sourire, heureuse de voir son géant de mari retrouver sa sérénité et son entrain habituel.
-' Il avait de magnifiques rosiers' enchaîna t'il 'et je me souviens, qu'à l'époque, j'avais encore des bêtes alors, quand j'avais un peu de fumier, j'allais l'étendre dans ce champ parce que c'était le plus proche de l'étable. Quand il me voyait faire il venait chaque fois me demander de récupérer un ou deux seaux de fumier pour ses rosiers.... Il était gentil et puis ce n'est pas ce que ça me coûtait ....Alors j'avais pris l'habitude de lui mettre un petit tas à coté de sa maison. Il était content et de temps à autre, il me donnait un beau bouquet de rose pour Michèle. C'est peut être en venant chercher un seau qu'il l'a perdu cette médaille'
En entendant son nom, sa femme sourit Ă ce souvenir.
-'C'est vrai qu'elles étaient belles ces roses !!' dit elle.
-'Il a peut ĂŞtre de la famille ou des enfants dans le coin' demandais je ' Je pourrais les retrouver et leur rendre le bijou. Cela leur ferait sans doute plaisir'
-' A qui le dis tu !!' me répondit il avec un clin d'oeil malicieux 'Mais je crois bien que ses enfants sont partis à l'étranger après avoir vendu la maison à la mort de leur père. Sa femme était morte un an avant. Je pense que c'est le chagrin qui l'a emmené aussi vite...'Il regardait sa femme d'un air à la fois pensif et inquiet. Celle ci s'en rendit compte et lui tapota affectueusement la main comme pour le rassurer. Elle était là et bien là et sans doute encore pour de nombreuses années alors inutile de se faire du souci pour rien.
-' Mais il y a sa soeur Anna qui n'habite pas très loin' reprit Michèle rentrant dans la conversation et voulant chasser les idées noires que pouvait nourrir son mari. ' Elle a une jolie maison à une dizaine de kilomètres. Elle est facile à trouver, je vais te faire un plan'.
C'est ainsi que je repartis à la nuit tombée avec un plein panier de victuailles diverses, le plan dessinée par Michèle et l'assurance de pouvoir prospecter à vie sur tous les terrains du couple ....Quel plaisir que de pouvoir passer une soirée aussi rafraichissante avec ce couple qui possédait la simplicité et la pureté des gens de la terre et qui était heureux de la moindre attention, d'un geste d'amitié ou d'un peu d'aide. J'ai dans ma mémoire, leur image, main dans la main et me saluant si chaleureusement au moment de mon départ. Il y a , chez ces personnes foncièrement bonnes la certitude naïve que son prochain ne peut être que bienveillant.
La semaine fut chargée sur le plan professionnel et, bien que je pris un moment dans la semaine pour téléphoner et annoncer mon passage, ce n'est que le vendredi en fin d'après midi que je me retrouvais devant la maison qu'on m'avait indiquée. Voulant conserver la surprise, j'avais simplement expliqué que je désirais rencontrer la propriétaire au sujet de son frère. C'était une jolie maison aux persiennes peintes en bleu et entourée d'un haut mur de pierres qui laissait deviner un jardin d'agrément car çà et là , dépassaient les branches d'un lilas ainsi que d'un saule pleureur et d'un buddleia qu'on nomme aussi arbre à papillons. C'est un arbuste commun dans la région et nombre de jardins en possèdent un ou deux. Une porte pleine peinte aux même couleurs que les persiennes trouait le mur et à sa droite se trouvait une poignée en laiton doré que je tirais. Immédiatement, j'entendis un son de clochette un peu suranné qui me fit sourire. L'impression de retourner quelques années en arrière, à l'époque de mon enfance, fut soudain si intense que je m'attendais presque à voir surgir ma mère derrière cette porte. Une femme corpulente vint ouvrir et me toisa d'un air soupçonneux. Je lui expliquais que j'étais à la recherche d'une certaine Anna B... quand j'entendis une petite voix demander:' Qu'est ce que c'est Claudine ?' Sans se retourner, le cerbère annonça : 'C'est un monsieur que je ne connais pas et qui veut vous parler mais je ne sais pas de quoi' Au bout d'un petit instant de silence, sans doute le temps de la réflexion, la voix repris : 'Hé bien !!! Faites entrer Claudine, il ne va pas me manger tout de même et puis j'avais oublié mais ce monsieur m'a téléphoné dans la semaine' La dame s'effaça de mauvaise grâce et j'entrais dans le jardin avec un sourire amusé par la tournure de la prise de contact. A l'ombre du saule, je vis une table ronde, une de ces tables de jardin en fer avec ses fauteuils tout en arabesques de fer forgé et, assise derrière cette table à la blancheur éclatante, une dame âgée aux cheveux blancs et au chignon impeccable. Sur la table, trônait une théière et deux tasses. Ainsi, j'étais arrivé au moment exact où les deux femmes se reposaient et prenaient le thé en bavardant. Ceci expliquait sans doute le ton un peu agacé de cette brave Claudine qui se révéla être l'aide ménagère et qui, si elle était imposante, c'est surtout pour pouvoir ranger le coeur immense qu'elle possède. Je fus invité à m'asseoir et on me servit d'autorité une tasse de thé ce qui, je l'avoue, n'est pas ma boisson favorite mais je fis contre mauvaise fortune bon coeur. Mon hôtesse, qui avait repris sa tasse, sirotait doucement son thé en m'observant par dessus ses lunettes avec un sourire à la fois réjoui et curieux. C'était une vieille dame toute fluette avec une peau de porcelaine, des yeux d'un bleu profond et qui avait conservé une allure et une classe naturelle. La beauté de sa jeunesse enfuie se devinait encore aisément et, avec son chemisier blanc en dentelle et aux manches tirées jusqu'aux poignets, elle symbolisait la grand mère que chacun d'entre nous rêve d'avoir. Un air d'aristocratie se dégageait de cette silhouette pourtant si menue et son regard pétillait d'intelligence, de curiosité et d'intérêt. Elle reposa soudain sa tasse sur la soucoupe et me dit:' Alors ? Vous vouliez me voir pour une affaire concernant mon frère je crois ??' Trop heureux de pouvoir repousser à mon tour cette tasse, je commençais par me présenter, lui parlais de ma passion et lui racontais l'histoire de la chevalière qu'elle trouva fort distrayante. Puis, quand je jugeais le moment venu, j'ai amené la conversation sur son frère et sa maison. Ses yeux se voilèrent légèrement quand elle me dit :
' Mon frère est mort depuis plusieurs années vous savez, alors je ne vois pas bien le rapport avec ce que vous m'avez raconté'
-' J'y viens lui répondis je, mais je voudrais simplement une dernière précision, que était le prénom de votre frère ?'
- Il s'appelait Simon, pourquoi ?
Mettant la main dans ma poche, je sorti une petite boite dans laquelle j'avais pris soin de mettre la médaille et la poussais vers elle en lui disant doucement:
-' Alors, je pense que ceci lui a appartenu...'
La vieille dame, étonnée, prit la boite sans l'ouvrir en me regardant d'un air interrogatif. J'eus un petit sourire et d'un signe de tête, l'invitais à regarder à l'intérieur. Enfin, elle ouvrit précautionneusement la boite puis, soudain je la vis pâlir et se mettre à trembler tandis qu'elle levait vers moi des yeux remplis de larmes et semblait ne plus pouvoir dire un mot. Alertée, son aide ménagère se précipita pour soutenir la vieille dame qui s'était levée d'un bond en balbutiant des mots sans suite. Au bout de quelques instants, elle regarda de nouveau la médaille en disant:
-'Mon Dieu ...Non !!! Ce n'est pas possible !!! Ça ne peut pas être ça...Et pourtant....C'est bien elle... Ce n'est pas possible...'
Reprenant un peu ses esprits, elle demanda à Claudine de noter mon numéro de téléphone pour me joindre ultérieurement et m'annonça qu'elle allait se retirer car elle venait de subir un choc d'une violence extrême, qu'elle me priait de l'excuser et qu'elle me téléphonerait sans faute dans quelques jours. Soutenue par son amie qui me jeta un regard furieux, elle rentra dans la pénombre de la maison où je la perdis de vue. Un peu interloqué, je restais planté au beau milieu de ce jardin sans savoir que faire quand Claudine ressortit pour me dire que la vieille dame allait aussi bien que peut se faire mais que le choc avait été rude pour elle et qu'à l'avenir il ne fallait plus que je fasse, je cite :' L'éléphant dans un magasin de porcelaine avec les personnes âgées!!' Elle m'annonça en outre que devant les derniers évènements, elle n'était pas tranquille, qu'elle allait appeler le docteur et qu'elle passerait sans doute la nuit au chevet de sa patronne qu'elle aimait d'un amour pratiquement filial. Il ne me restait donc plus qu'à prendre congé et c'est un peu penaud que je m'en allais car je n'avais jamais pensé susciter une telle réaction.
Une semaine se passa, puis une deuxième et peu à peu l'histoire me sortait de la tête. C'est au bout de deux mois que mon téléphone sonna et que j'entendis la voix de la vieille dame qui me priait de passer la voir un jour à ma convenance pour prendre le thé et, me dit elle, pour s'excuser et me raconter pourquoi cette médaille l'avait bouleversée à ce point. Nous prîmes rendez vous pour le samedi suivant alors que je l'assurais qu'elle n'avait nul besoin de s'excuser.
Dès dix sept heures, j'étais en train d'agiter vigoureusement la clochette qui me rappelait tant de souvenirs avec ce tintement qui me ravissait. Une fois de plus, c'est l'aide ménagère qui vint m'ouvrir mais cette fois, elle me reçu sans méfiance et me guida jusqu'au saule. Mon hôtesse était assise à sa place habituelle et je pris le temps de la détailler en la saluant. Son petit chignon et sa tenue était en tout point irréprochable mais elle avait une mine soucieuse que je n'avais pas remarqué lors de notre première rencontre. Elle se tenait bien droite dans sa chaise et elle portait un corsage bleu ciel fermé au cou par un magnifique camée et serré aux poignets par une série de petits boutons de nacre. Je ne voyais d'elle que cette pauvre figure émaciée et ses mains longues et fines sagement posées sur la table. Quand elle me tendit sa main droite, j'hésitais un instant me demandant comment la saluer dignement. Fallait il lui serrer cordialement la main ou bien simplement la prendre et s'incliner devant elle? J'optais pour une troisième solution qui me semblait la plus adaptée, c'est à dire que je pris sa main entre les deux miennes et je la pressais doucement. Cela sembla la satisfaire car elle me sourit et hocha la tête.
-' Asseyez vous' me dit elle en me désignant un fauteuil recouvert d'un coussin en face d'elle. Maintenant, cher monsieur, laissez moi vous raconter mon histoire et vous comprendrez pourquoi j'ai eu cette réaction quand vous m'avez donné la médaille de Simon. Vous avez dû me prendre pour une vieille folle ingrate n'est ce pas?? ' ajouta t'elle avec un sourire confus
-'Mais non madame!!! Absolument pas !! protestais je, 'c'est de ma faute, j'aurais dû vous le dire au téléphone avant de venir au lieu de faire des mystères et je suis désolé de vous avoir affecté ainsi. Croyez que ce n'était pas à dessein'
Elle leva la main afin d'arrĂŞter mon flots de justifications toutes plus lamentables les unes que les autres.
-'Ce n'est pas grave mon jeune ami. Ne vous inquiétez donc pas pour ça, et puis, Anna, appelez moi Anna, je vous en prie. Je suis une vieille dame et j'ai connu des moments bien plus terribles..... Vous savez, contrairement à ce que vous semblez croire, revoir cette médaille a été un grand bonheur pour moi. Regardez' Elle tira sur une chaîne en or et me montra la médaille suspendue à son cou.
-' Ha ? dis je, vous avez décidé de la porter ?
-'Non répondit elle en secouant la tête, regardez mieux'
Je m'approchais pour examiner le bijou. C'était bien l'étoile de David mais, quand elle la retourna , je vis qu'il était écrit Anna B.... puis une lettre et cinq chiffres. Devant mon air déconcerté, elle ouvrit la main et j'aperçus la seconde médaille que je lui avais donnée.
-' Simon était mon frère mais il n'était pas un frère ordinaire car nous étions jumeaux.... Imaginez l'enfance que nous avons eu, toujours ensemble. Nous ne pouvions pas rester séparés plus de quelques heures sans nous chercher l'un l'autre. Ces médailles, nous les avons fait faire en 1946 avec deux pièces d'or que nos parents avaient cachées pour nous. Elles ont été faites le même jour et c'est avec l'or mélangé des deux pièces qu'elles ont été fabriquées. Nous nous étions juré de ne jamais les quitter comme nous nous étions juré de continuer notre chemin l'un à coté de l'autre..... Nous avions vingt ans....Vingt ans !!! C'est si loin tout ça et pourtant je m'en souviens comme si c'était hier.... Puis, la vie a continué...Elle s'en fiche la vie du serment de deux gosses mais elle n'a pas été trop dure avec nous malgré tout. Simon est parti à Lyon pour faire sa médecine et il a été interne pendant quelques années. C'est à l'hôpital qu'il a rencontré celle qui allait devenir sa femme. Elle était si belle, si douce et si gentille et lui était si amoureux !!!' me confia t'elle avec un petit rire espiègle qui me charma. Anna se tut, visiblement plongée dans ses souvenirs et un léger sourire errait sur ses lèvres tandis qu'elle voyageait dans son propre passé. Quelques instants plus tard, elle sortit de sa rêverie et but une gorgée de thé à la fois pour cacher son trouble et reprendre pied dans le présent.
-' Où en étais je ? me demanda t'elle, Ah !! oui ! Simon et sa femme sont restés quelques années à Lyon et c'est là bas que sont nés leurs trois enfants. De mon coté, j'ai rencontré celui qui est devenu mon mari mais nous n'avons pas eu autant de chance car nous n'avons pas pu avoir d'enfant.....Il est décédé voici maintenant plus de dix ans...Hé oui ! C'est la vie ... soupira t'elle. Nous habitions déjà ici à cette époque et c'est tout naturellement que mon frère a cherché un cabinet dans la région quand il a voulu s'installer et quitter les hôpitaux. Il voulait à tout prix se rapprocher de moi....Toujours notre complicité que voulez vous ! Il s'est très rapidement fait une clientèle. Tout le monde l'aimait et il était si dévoué pour ses malades. Des gens venaient parfois de loin pour se faire soigner par lui et personne d'autre alors, lui, il ne refusait jamais et il travaillait parfois quinze ou même dix huit heures par jour. Il partait jour et nuit en visite et l'hiver, les routes étaient souvent mal dégagées mais il partait quand même quitte parfois à finir à pied. Je me souviens d'une fois ou il a eu un accident en essayant de passer malgré tout. Sa voiture a fait une embardée et a terminé sa course dans un fossé assez profond et il s'est cassé le bras. Il s'est confectionné une attelle de fortune et est allé quand même soigner son malade avant d'aller à l'hôpital pour se faire plâtrer. Pourtant, il a dû souffrir le martyr mais, une fois de plus, il a fait passer les autres avant lui...Il était comme ça. Il aimait tellement son métier ! D'ailleurs ce n'était pas un métier mais un véritable sacerdoce chez lui. Il aimait les gens et ceux ci le lui rendait bien.Quand on lui disait de ralentir un peu, il nous regardait d'un air sévère et nous rétorquait que ses malades souffraient et ne pouvaient pas se payer le luxe d'attendre qu'il soit reposé.En parlant de payer, combien de fois a t'il donné des consultations et des soins gratuitement car certains de ses clients n'avaient pas les moyens. Simon disait invariablement:' Et alors ? que faire? Refuser de les aider ? Et mon serment qu'est ce que vous en faites ? Et puis, ce n'est pas grave, ils me paieront plus tard....' Mais ce plus tard n'arrivait jamais et si, par hasard, quelqu'un venait lui apporter l'argent qu'il devait, il ne se souvenait plus de quoi il s'agissait. Alors, il chassait la dette d'un revers de main et disait que de voir une personne en bonne santé et reconnaissante était amplement suffisant et qu'il n'avait pas besoin de son argent en plus. Souvent, les gens se débrouillaient pour lui amener des légumes, des fruits, quelques bouteilles de vin ou bien un lapin ou un poulet. Ils le remerciaient à leur façon et je sais que ça touchait énormément mon frère de se sentir à la fois si utile et si apprécié. C'est aussi pour cela qu'il n'a jamais eu de jardin ! D'abord, il n'avait pas le temps de s'en occuper et puis il avait déjà du mal à manger tout ce qu'on lui apportait ! Il disait souvent en riant qu'il pourrait arrêter la médecine et se lancer dans l'épicerie et qu'il n'en vivrait pas plus mal !! Son épouse a donc transformé le jardin en une magnifique roseraie que les clients qui venaient au cabinet situé au rez de chaussée de la maison ne manquaient pas d'admirer. Le cultivateur d'à coté, celui que vous connaissez, lui apportait de temps à autre un peu de fumier qu'il déposait en bordure de son champ. Simon allait en chercher pour mettre au pied des rosiers et c'est sans doute là qu'il a perdu sa médaille.....' La vieille femme tapotait nerveusement sur la table en soupirant.
'- Si vous saviez comme je lui en ai voulu quand il m'a dit qu'il l'avait perdue' reprit elle 'Je ne lui pardonnais pas d'avoir été aussi négligent avec tout ce que représentait ce bijou. Je me souviens quand il me l'a annoncé. Il se tenait debout devant moi, les yeux baissés et il m'a dit:
' Tu sais Anna, je crois bien que j'ai perdu ma médaille'
- Tu crois ou tu en es sûr ?'
- J'en suis sûr Anna, j'ai fouillé partout mais elle est introuvable..'
-'Comment as tu pu faire une chose pareille ? Tu sais pourtant à quel point elle est importante cette médaille !! Non Simon, tu n'avais pas le droit !!Il faut absolument la retrouver'
-'Il a ouvert les mains, paumes en l'air pour me signifier à quel point il était désolé mais qu'il ne pouvait rien y faire. Je lui en ai voulu ...Ho oui !! Je suis resté plusieurs semaines sans lui adresser la parole mais c'était mon frère et je n'avais que lui..... On parlait parfois de cette perte mais cela le mettait invariablement mal à l'aise alors on évitait d'aborder le sujet...et puis le temps a passé, la vie a continué et, même si nous n'avons pas oublié, nous nous sommes fait une raison. Cette médaille était perdue et on ne la retrouverai jamais....Ses enfants ont grandis et sont partis faire leur vie à l'étranger. ils viennent me voir de temps en temps quand ils sont de passage en France mais c'est si rare....Oui....si rare... Ma belle soeur est tombée très malade...Un cancer....Son existence était devenue un enfer entre la souffarnce, les chimiothérapies et ce déclin inéluctable qu'elle ne réussissait malheureusement pas à cacher. Il faut dire qu'avec un mari médecin.... Je l'ai vu mourir à petit feu sans pouvoir rien faire pour la soulager et dans le même temps j'ai vu Simon s'étioler, se renfermer et vieillir d'un coup à la mort de sa femme. Il n'était plus le même..Il n'avait plus d'énergie, plus d'envie et lui, qui était pourtant si battant s'est laissé glisser lentement pour rejoindre celle qui avait partagé tant de choses dans sa vie... Il est mort un an après elle et ce fut sans doute une des pires années de ma vie. Imaginez !! Mon frère jumeau...celui que j'avais toujours connu à mes cotés m'abandonnait.....'
Il y a eu un très long silence entre nous tandis que Claudine, assise à nos cotés, essuyait une larme qui avait coulé en écoutant cette triste histoire.
-' Et puis voilà que vous me ramenez la médaille de Simon reprit elle en souriant de nouveau, alors vous comprenez maintenant pourquoi j'ai réagi aussi fortement. Si mon frère nous regarde, quel que soit l'endroit où il se trouve, il doit être très content et plein de gratitude envers votre démarche... Si vous pouviez vous rendre compte du bonheur que vous nous avez apporté...'
-' Merci madame....Heu...Anna rectifiais je devant un froncement de sourcil faussement sévère, mais votre joie et votre histoire valaient bien la peine somme toute très minime que j'ai pris pour vous rendre cette médaille. Je sais maintenant qu'elle est entre de bonnes mains et c'est réconfortant '
Nous avons encore discuté de choses et d'autres et Anna et Claudine m'ont raconté leur rencontre. L'amitié et la confiance qui unissait les deux femmes faisait plaisir à voir et cette impression intemporelle d'un dimanche après midi d'été dans la tranquille bourgeoisie insouciante d'un début de siècle m'offrit deux heures de pure sérénité. Mais il n'est de meilleure compagnie qui ne se quitte et je me préparais à prendre congé quand une dernière question me vint à l'esprit;
-' J'ai encore un renseignement Ă vous demander Anna, si ce n'est pas trop indiscret' dis je.
-'Je vous écoute '
- Que signifient ces numéros au revers des deux médailles?'
Son visage s'assombrit et elle murmura:' Vous n'avez pas compris ?'
Devant mon air surpris et ma dénégation, elle releva la manche gauche et juste au dessus de son poignet, je déchiffrais le même numéro. Dans un souffle, elle ne prononça qu'un mot, terrible et effrayant:' Auschwitz...'
Je vis dans ses yeux tellement d'amour et de compassion que je suis resté inerte avec cette révélation qui m'anéantissait tandis que sa main se posait doucement sur la mienne. Ces yeux qui avaient vu tant de souffrance et d'horreur, qui avaient vu disparaitre ses parents ainsi que toute sa famille derriere un mur de briques pour ne plus jamais les revoir. Ces yeux qui avaient assisté à la déchéance, la vilénie et à l'apparition des pires instincts de l'humanité puis aux gestes les plus héroïques et les plus désintéressés d'hommes et de femmes jetés dans cet abime monstrueux et qui n'avaient jamais abandonné les valeurs auquelles ils croyaient désespérément envers et contre tout. Ces yeux qui avaient pleuré toutes les larmes de son corps pendant cette période d'igniominie mais qui avaient aussi vu revenir son frère jumeau du même enfer qu'elle. J'ai senti sa main se poser doucement sur la mienne et j'ai détourné la tête pour ne pas lui montrer mes larmes. Ma gorge était trop nouée pour parler et je me suis contenté de garder sa main dans la mienne en esquissant un bien pauvre sourire.
C'est à cet instant que mon ami le vent qui était resté coi depuis si longtemps s'est levé en une longue plainte lugugre et j'ai entendu dans sa voix, la voix de millions d'hommes suppliciés au fil des siècles. Je me demande toujours si on doit absolument rechercher l'histoire des objets que l'on trouve parfois....Mon ami le vent, qui a assisté à tant de massacres ne m'a pas donné de réponse à ce jour.....
Houba
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Auteur : l'indien le 28/05/2015 08:41:13
n°124665R1 - e |
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Auteur : le gaulois 26 le 28/05/2015 08:55:01
n°124665R2 - Marsu... |
Bonjour Marsu,
Tout comme à son habitude, tes récits sont magnifiques, bravo, je sens déjà quelques larmes se verser à la lecture de cette histoire, qui je l’avoue, m’a captivé de tout son long…
Tes proses nous ont bien trop manquées, tu sais tellement bien les écrire, tes histoires, que je suis sûr que tu es le nègre d’un romancier connu.
Tel que je te connais, toi le baroudeur de la détection, c’est ta propre aventure que tu nous contes là .
Ça donne envie d’aller faire du porte à porte pour offrir nos services à tous ceux qui ont perdu quelque chose, lors d’un travail ou d’une sortie entre amis, dans les champs, voire même dans son petit jardin.
Et, encore une fois, on ressent toute l’émotion qui t’a habité pendant que tu te remémorais ces journées, pour nous en faire profiter, c’est tout à ton honneur, je serai incapable d’en conter le quart et encore moins susciter autant d’émoi.
Bref, ne changes en rien et continues à nous faire rêver, de bon matin, en buvant le café, ça fait plaisir de te lire 
@+ le gaulois 26
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Auteur : mimine le 28/05/2015 09:10:52
n°124665R3 - somptueux |
Ave Marsu,
merci pour ce magnifique récit, quand le forme est à la hauteur du fond de l'histoire, ça donne un moment de grâce...
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Auteur : BERANGERE le 28/05/2015 09:24:51
n°124665R4 - ... |
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Auteur : mamie bolo le 28/05/2015 09:26:31
n°124665R5 - mĂ©daille |
[39] Bonjour marsu : D'abord, c'est un immense plaisir de te lire, puis tu commentes cette merveilleuse histoire avec talent ; ce ne serait toi, je jurerais que cette histoire a été construite par un grand conteur fabuliste .
Tu m'a fais pleurer mais je ne peux t'en vouloir : je t'adore ! bisous
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Auteur : kimboo77 le 28/05/2015 10:30:54
n°124665R6 - Merci. |
Marsu,
Que d'images me sont passées à l'esprit durant la lecture...
Une bien belle histoire, que j'ai commencé par par simple curiosité, et que je n'ai pas pu lâcher jusqu'à la fin.
Y a de quoi en faire un film... les personnages, les images sont tellement nettes Ă mon esprit, si j'en avais les moyens, je m'en sentirai capable.
Sacré Claudine, Emouvante Anna, Cher Simon, ...et les autres...
Tu trouveras surement un magazine de détection pour la publier...ou un site sur internet ou ton histoire pourrait être lu par tout ceux qui le veulent.
Et qui sait, l'histoire d'amour entre ces deux 'jumeaux' scellée par leurs deux médailles fondues en une seule, pourrait démarrée une seconde existence.
Merci pour ces émouvants moments de vie.
K

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Auteur : kimboo77 le 28/05/2015 11:04:38
n°124665R7 - Erratum... |
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Auteur : Yanhamu le 28/05/2015 11:36:08
n°124665R8 - ... |
 
Magnifique histoire, Marsu, très belle, et qui mériterais d’être plus largement diffusé :-) On voit très bien les différents protagonistes, on sent toute l’émotion ... superbement bien compté.
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Auteur : le gaulois 26 le 28/05/2015 12:09:00
n°124665R9 - Marsu... |
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Auteur : Speleo Diver le 28/05/2015 13:20:43
n°124665R10 - - |
[1875] Marsipulami
Merci
Thierry
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Auteur : priio le 28/05/2015 15:46:03
n°124665R11 - re |
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Auteur : Lou Gobi le 28/05/2015 16:56:00
n°124665R12 - histoire de mĂ©daille |
 Mon cher @mi Marsu
Connaissant ta plume
Je n'est pas lu tes écris, je les ai bu avec délectation. je n'étais plus chez moi, j'étais comme une ombre ou un fantome dans le champ, c'est pour ça que tu ne m'a pas vu
Une simple histoire presque banale d'un gars, d'une poèle qui va dans un champs
Une trouvaille plus que nanale, une médaille. Combien en a-t-on trouvées?
Notre forume en plein les pages
Mais avec cette médaille toute simple, un prénom Anna ( le prénom de ma petite fille) 5 chiffres Une date de naissance ? et une étoile de David
Là l'affaire se met en route lorsque tu en parles à ce brave couple de paysans qui se souvient d'un monsieur, mèdecin de son état, et qui de surcroit à une soeur qui se prénome Anna, qui vit là , à quelques kilomètres
Serait ce la bonne personne?
En plein dans le mille Après des larmes pour cette vieille dame, le sourire
Renouer avec le passé et quel passé
2 enfants, des jumeaux qui on connus l'atrocité des camps de concentration, qui en sont revenu, marqués à tout jamais
Ce triste souvenir d'une époque que l'on voudrait révolue , ils l'ont marqué dans de l'or au revers de leurs médailles
Un simple numéro, mais pas n'ilmporte quels chiffres, celui de leurs années de misère, de désarois, de questions, de pourquoi, Celui de leur déportation, celui qui les unis encore plus fort que leur gémélité, gravé dans leur mémoire et dans un bijou, comme pour ne pas oublier Alors qu'il est gravé à tout jamais sur leur peau, sur leur avant bras gauche à l'encre bleue
Ce jour lĂ , le vent qui a tant vu et entendu d'horreurs, c'est adouci,
A t-i il apporté une petite part de bonheur ou de mélancolie dans le coeur d'Anna?
Etait-ce une légère brise d'été, celle qui réchauffe et qui fait parfois un peu mal à certaine personne et qui s'en va dans nos collines en quète d'histoires qu'
il te sussurera au creux de l'oreille, afin que tu mettes ses mots en page, toi qui sais l'écouter et si bien nous les conter
Bravo mon cher Gilbert
@micalement Lg
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Auteur : Moriganne le 28/05/2015 18:48:44
n°124665R13 - bravo |
[1854] 
Pour tout te dire, je suis tombée sur ta prose cette nuit à 3h du matin, me réveillant d'un cauchemar assez violent qui me dissuadait d'essayer de me rendormir tout de suite; j'ai pris la tablette pour me changer un peu les idées, et ton texte a été un véritable baume, je me suis endormie comme un bébé ensuite ! tu as vraiment une très belle plume, ce récit est bouleversant et tu devrais vraiment songer à le faire publier, dans un recueil de nouvelles par exemple. Tu as le don des vrais écrivains, celui de faire naître des images précises dans l'esprit de ceux qui te lisent. Bravo, bravo !
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Auteur : Quentouille42 le 28/05/2015 19:47:41
n°124665R14 - super |
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Auteur : Marsupilami le 28/05/2015 20:14:14
n°124665R15 - Merci |
à tous qui me faites l'amitié de trouver ma prose digne d'intérêt 
Un merci tout particulier à toi ma Bérangère pour m'avoir encouragé à poster ce texte que je trouvais limite indigeste à cause de sa longueur. Et encore, j'ai été gentil car je vous ai mis la version courte, c'est à dire environ le tiers de la nouvelle entière !! Je savais que tu serais là pour faire le ménage si nécessaire mais, tu vois, ici, il n'y a que des amis....
Un d'œil à mon poisson à moustache qui m'a fait découvrir les tellines accompagnées d'un petit rosé de Provence bien frais... Pourquoi petit le rosé d'abord A quand une nouvelle sortie ensemble pour écumer les restaus de la côte ?? J'écouterai tes histoires et peut être m'inspireront elles une nouvelle pleine des parfums de la garrigue et du chant des cigales.....
Pour toi, gaulois, c'est avec plaisir que je te donne mon autorisation pour poster ce texte sur Facebook bien que je ne sache pas de quoi il s'agit En échange, je te charge de me dire comment ce texte a été accueilli;
Moriganne, tu me vois enchanté d'avoir avantageusement remplacé les somnifères Quant au recueil, il existe déjà mais seulement dans mon ordinateur et bien peu de personnes peuvent se vanter d'en avoir lu des passages. Pas même moi puisqu'à la suite d'un problème de disque dur, j'ai perdu une soixantaine de texte mais c'est la vie ....
Mes Priio, je vous ai gardé pour la fin car vous faites partie justement de ceux qui ont eu l'occasion de jeter un œil sur mon recueil. D'ailleurs, si je compte le nombre de gens qui ont pu en lire quelques lignes, avec vous deux, hé bien ça fait.....deux !!!Alors, imaginez un peu ce que je pourrais écrire si vous persistez à m'emmener passer quelques jours dans le monastère dont nous avons parlé .....
Houba Ă tous
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Auteur : le gaulois 26 le 28/05/2015 20:50:34
n°124665R16 - Marsu... |
Re 
bon je viens de mettre ton histoire, attendons un peu... Pour la présenter, j'ai mis cette introduction:
'Bonsoir les amis,
ce soir, je vais vous poster une histoire réelle, ce texte n'est pas de moi, pour ceux qui sont du forum, il est de notre ami Marsupilami et c'est avec son autorisation que je vous en fait profiter... Malgré ce qu'il en dit, je vous conseille de le lire en entier, attention, âmes sensibles, l'émotion risque de vous gagner:'
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Auteur : alain89 le 28/05/2015 23:21:03
n°124665R17 - superbe histoire |
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Auteur : tinca le 28/05/2015 23:25:24
n°124665R18 - --- |
 Marsupilami
quel talent, même plus long, quand on a commencé, on s'arrête pas.....
bravo!!!!
tinc@
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Auteur : Creuzorak le 28/05/2015 23:55:18
n°124665R19 - Belle histoire |
 Marsupilami
Un peu scotché par ton histoire. Juste rien à rajouter.
A+++
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