Auteur : Bart le 25/10/2009 20:13:20
n°81325R0 - Grattoire ou couteau Ă moissonner |
[1356] Bonsoir Ă tous,
Voici un outil qui me rappelle une autre trouvaille (voir les posts 68256R4 et suivants) mais en un tout petit peu plus petit.
Celui-ci paraissant en meilleur état, je me demandais si une identification ne serait pas plus facile avec à la clé une confirmation que ces outils servaient bien à moissonner?
Merci d'avance pour vos avis. A+
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:14:10
n°81325R1 - Suite |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:14:55
n°81325R2 - Suite |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:15:31
n°81325R3 - Suite |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:16:07
n°81325R4 - Suite |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:16:40
n°81325R5 - Suite |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:17:21
n°81325R6 - Suite |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:17:58
n°81325R7 - Suite |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:18:42
n°81325R8 - Suite (c'est l'avant dernière photo) |
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Auteur : BART le 25/10/2009 20:21:28
n°81325R9 - et fin. |
[1356] Notez la patine laiteuse et opalescente de cette pièce.
Merci encore pour vos commentaires.
Bonne soirée à tous.
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Auteur : Aviateur le 26/10/2009 06:56:46
n°81325R10 - Couteau Ă moissonner |
[229] Pour en avoir publié un dans ces pages, ca ne me parait pas être un couteau à moissonner.
PlutĂ´t un grattoir ?
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Auteur : Aviateur le 26/10/2009 06:58:05
n°81325R11 - profil |
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Auteur : biface22 le 26/10/2009 12:35:21
n°81325R12 - racloir... |
Bonjour Ă tous
Magnifiques outils
Le premier pourrait avoir deux fonctions 'grattoir' d'un côté et racloir de l'autre côté qui parait moins épais.
Pour le second appellation « racloir ou scie à encoches » ou « couteau à moissonner »
Superbes !!!!
A tantĂ´t
biface22
Racloir Ă encoche
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Auteur : biface22 le 26/10/2009 12:51:19
n°81325R13 - scie Ă coches |
Re bonjour
Les coches latérales ont probablement servi à la fixation d'un ' manche ' en matière végétale disparu depuis (matière putrescible).
A tantĂ´t
biface22
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Auteur : BART le 26/10/2009 20:15:20
n°81325R14 - Scies Ă encoches |
[1356] Sur une de ces scies que j'ai trouvé ( voir post n°73665) il restait même encore de la poix ou de la colle ayant servi à fixer l'emmanchement.
Ce sont ces petits points noirs/marrons que 'on voit sur la face plane de la scie à encoche. J'en ai gratté quelques uns et ce n'était pas de la terre.
Je me demande comment cette colle a pu resister aussi longtemps.
En tout cas, merci Ă tous pour vos commentaires.
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Auteur : quartzite le 26/10/2009 20:42:39
n°81325R15 - points |
Bonsoir Bart
Je ne veux pas jouer le rabat-joie, mais es-tu sûr que ce ne sont pas des petits points de rouille
je ne sais pas si des traces organiques peuvent se conserver dans des endroits qui ne sont pas propices
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Auteur : BART le 26/10/2009 21:11:37
n°81325R16 - Non, non ce n'est pas de la rouille |
[1356] Ce sont des points de matière qui partent en insistant avec l'ongle, mais qui sont fortement adhérées sur le silex comme du goudron séché.
Une fois enlevés, il reste une trace colorée comme le ferait du bitume qui aurait imprégé son support.
En tout cas, ce ne sont pas des traces de rouille comme on en trouve sur de nombreux silex et qui sont bien caractéristiques, ça j'en suis sur.
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Auteur : brannos le 27/10/2009 15:31:39
n°81325R17 - concrĂ©tions |
[1014] Bonjour,
comme quartzite,je pense que ce sont des concrétions qui reste accrochées au silex quand celui ci vient d'être extrait du sous sol et qui disparaissent après plusieurs années de déplacements dus aux engins agricoles . effectivement on peut les enlever avec l'ongle ou en brossant énergiquement .
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Auteur : Manu02 le 13/11/2009 14:08:40
n°81325R18 - Petite cause = grandes consĂ©quences |
[889] Les scies à encoches sont fréquemment présentes au sein des sites d’habitat attribués au Néolithique final (entre -2900 et -2500 ans avant notre ère) dans le Centre-Nord de la France et en Suisse (entre 3 et 5 % des outils lithiques). On les retrouve, par exemple, à Charavines (Isère) vers -2800 ans ou à Houplin-Ancoisne (Nord) vers -2750 ans.
Ces outils sont réalisés en silex local, ou pour le sud du Bassin Parisien en silex du Pressigny. Les supports sont des éclats allongés ou des lames larges mais courtes. On pense que les outils sur lames étaient produits dans des ateliers de taille alors que ceux faits sur éclats viennent de contexte domestique.
Les formes principalement observées sont déterminées par l’aspect rectiligne ou légèrement convexe du ou des bords retouchés; conférant à la scie une forme tantôt rectangulaire et tantôt ovale. Les dimensions sont comprises entre 6 à 8 cm de longueur pour 4 à 6 cm de largeur.
L’intérêt de cet outil est double : Il est le « fossile directeur » du Néolithique Final mais surtout, il nous permet d’illustrer les changements qui s’opèrent à cette époque.
En effet, ces scies à encoches servent à « érusser », c’est-à -dire arracher les épis complets de céréales en laissant la paille sur pied. Les expérimentations et les comparaisons ethnographiques permettent de suggérer que le développement de ces outils se fait dans des champs céréaliers à plantation dense, selon des tracés linéaires parallèles, où le meilleur rendement de récolte était obtenu par érussage plutôt que par coupe des tiges de céréales. On peut donc lier la scie à encoches à la généralisation de l’araire.
Cet abandon de la paille sur pied est d’autant plus plausible que les toitures des maisons n’étaient pas en chaume (pour Houplin-Ancoisne, la toiture est en jonc des tonneliers), que la stabulation du bétail était rarement faite dans les villages (donc pas besoin de ramasser la paille) et que l’augmentation des pollens de « plantain majeur » prouve la mise en place de ces nouveaux pâturages.
Un autre indice de ces changements est l’augmentation des courbes d’abattages du bétail qui témoignent d’une utilisation différente du bétail.
La scie à encoches arrive donc dans la foulée de la traction par paire de bœufs qui est l’innovation majeure de cette époque (voir les travaux de Pierre Pétrequin) comme en témoigne le travois retrouvé à Chalain dans le Jura qui date de -3040 ans.
Pour les sites néolithiques des lacs (où les matières organiques sont les mieux conservées), on voit apparaître le joug de bœufs vers -3380 sur le lac de Constance, la roue monoxyle (faite d’une même pièce de bois) vers -3200 à Zurich et la roue composite vers -3000 ans.
Cette innovation s’accompagne d’une modification des techniques de préparation du sol. Ainsi, vers -3000 ans, on remplace les bâtons à sillonner par des merlins en bois de cerfs pour briser les mottes formées après le passage de l’araire alors que se développent les labours croisés pour améliorer l’efficacité des semis.
De même, on assiste à l’extension généralisée des terroirs mis en culture, poussée par une forte croissance démographique (après -3100). Toutes ces manifestations se retrouvent sur les gravures de l’époque du Mont Bego (araires, travois, jougs, chars et peut être un premier parcellaire en formes de quadrilatères).
Mais qui dit nouveau mode de circulation, dit nouvelles contraintes pour les villages :
A Concise en Suisse, le chemin de planche qui traverse le marais pour conduire au village est maintenant fait de gros pieux de chêne refendu (vers -3270) pour supporter les jougs de bœufs ou conduire les animaux dans les villages.
A Houplin-Ancoisne, la traction animale permet de tirer les troncs d’arbres les plus hauts après qu’on en ait juste brulé les racines. On peut ainsi bâtir avec des poteaux faîtiers de plus de 10 mètres de haut. Les déformations sur les os des pattes de certains animaux témoignent de cette nouvelle pratique.
A Chalain, après 3 siècles de traction animale, on assiste même au « retournement » des villages. Alors qu’auparavant les maisons étaient tournées vers le lac, elles sont maintenant construites en parallèle de la rive de part et d’autre d’une rue centrale large qui permet la circulation des chariots.
Dans le Jura comme dans le Nord, on différencie maintenant les maisons « normales » (pour Houplin-Ancoisne, ce sont des bâtiments rectangulaires avec pignons en abside de 17 à 20 mètres de long pour 6 à 9 mètres de large) de bâtiments rectangulaires monumentaux (celui d’Houplin-Ancoisne fait 43,5 mètres de long sur 12,8 mètres de large). C’est le même bâtiment que ceux découverts par les archéologues de l’INRAP à Pont-sur-Seine en 2009.
Ces grandes maisons témoignent du rôle de la communauté dans ces sociétés. Ce sont des villages qui les construisent, tout comme pour les chemins de planches ou les palissades de protection (2 palissades de 165 et 136 mètres de longueur avec des poteaux de 2 mètres de hauteur à Pont-sur-Seine, une surface de 2,5 hectares entourée de palissades à Houplin-Ancoisne). A l’intérieur de ces grands bâtiments, on retrouve aussi des lits de pierres chauffées. On peut donc manger tous ensemble en cuisant à l’étouffée dans des écorces ou des feuilles. Coté culinaire, on multiplie d’ailleurs les recettes (mets liquides, bouillies…), grâce aux céramiques à pâte réfractaire connues depuis le Néolithique Récent mais aussi à quelques nouveautés : cuillères en argile, couvercles de pots, faisselles…
A Chalain, c’est dans un bâtiment à part qu’on retrouve les fusaïoles (en pierre puis en céramique) et autres pesons de métier à tisser. Les fusaïoles permettent de lester le fuseau et d’en faciliter la rotation. L’épaisseur et la résistance des fils dépendent de la taille et du poids des fusaïoles. L’activité de tissage, d’abord réservé à une élite ne va se démocratiser que vers -2700 ans pour la réalisation de fils, cordes, filets et autres textiles tissés.
Chronologiquement, les néolithiques ont d’abord utilisé des fibres d’origine végétale (Ronces, orties, viorne, chèvrefeuille, noisetier, roseau, joncs) et les libers du tilleul, du chêne ou de saule qui font des fils plus fins.
Mais la plante textile par excellence est le lin qui permet après rouissage des tiges, d’obtenir le fil nécessaire au métier à tisser. Le rouissage est une opération qui consiste à immerger les tiges de lin dans l’eau pour éliminer la pectose qui joint les fibres entre elles. A Houplin-Ancoisne, une grande fosse en milieu humide servait à cette opération.
Ce n’est que vers la fin du Néolithique Final que la laine fera son apparition, s’accompagnant d’une proportion plus forte de l’élevage des ovins.
Ateliers de taille (le Grand Pressigny par exemple), développement de nouvelles technologies (métiers à tisser, jougs…) ou de nouvelles industries (exportation de sel) témoignent d’une spécialisation des tâches et d’un développement des échanges qui s’accompagnent aussi d’une plus forte hiérarchisation des sociétés. On est en pleine transition entre les sépultures collectives du Néolithique Récent (en bois ou en pierre) et les sépultures individuelles du Campaniforme.
Ces nouvelles élites recherchent des matériaux rares pour renforcer leur pouvoir. Ce sont les importations de perles en métal (en tôle puis en cuivre massif), les premières haches en cuivre venues d’Europe Centrale (celle d’Otzi), les grandes lames de poignard en silex du Grand Pressigny (imitées dans la Bassin parisien et dans le Vercors), les perles en ambre de la Baltique, les coquillages biforés…
Ces nouvelles élites développent une nouvelle image (les stèles de guerriers avec flèches, poignard et hache cuivre) où la symbolique du soleil, du bœuf et du poignard sont de plus en plus fréquente sur les gravures rupestres des Alpes. La hache polie, symbole de pouvoir aux premiers temps du Néolithique a cédé sa place au poignard.
Voilà en quelques mots comment d’un simple petit objet en silex trouvé dans un labour Picard, on peut s’amuser à restituer les bouleversements de toute une époque : Petite cause = grandes conséquences comme dirait l’autre !
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Auteur : james33 le 13/11/2009 19:58:09
n°81325R19 - Merci |
Merci pour cette superbe synthèse, Manu02 !
Amicalement
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