Les détecteurs de métaux dotés
d’un système de discrimination furent
introduits sur le marché à la fin des
années 70. Ils furent considérés
comme révolutionnaires dès lors qu’ils
proposaient pour la première fois une aide
efficace à la détection. En effet,
la faculté de pouvoir différencier
les métaux ferreux des non ferreux permettait à tout
prospecteur de se concentrer sur les cibles jugées “bonnes” par
ce nouveau dispositif, sans perdre un temps considérable
pour la mise à jour de déchets ferreux.
Si ce système constituait un atout décisif
durant la prospection, il réduisait en contrepartie
la profondeur de recherche dans le sol. Cette réduction
de performances fut rapidement jugée inacceptable
par la plupart des prospecteurs. Ce phénomène
indésirable s’expliquait par le fait
que lorsqu’un discriminateur de métaux était
réglé pour le rejet des ferreux, le
sol était également rejeté comme
s’il s’agissait également d’un
ferreux. Ce rejet entraînait un décalage
du seuil sonore, de telle manière qu’un
objet non ferreux devait désormais être
suffisamment proche du disque de détection
pour rééquilibrer le circuit de détection
et autoriser ainsi l’émission d’un
signal sonore. A l’inverse, si ce même
discriminateur était réglé au
début de sa plage d’action, le sol, était
considéré par sa “minéralisation” comme
un objet valable et signalé comme tel.
Les premiers systèmes de discrimination étant
de portée réduite, un nouveau principe
de détection devait donc être envisagé.
Des études ont été menées
par les plus grands fabricants de détecteurs
de métaux afin de corriger la compensation
des effets de sol par une amélioration du
traitements des signaux électromagnétiques
recueillis par le disque. De ces études, il
en ressortit que les signaux émis et reçus
par le disque de détection présentait
un décalage temporel permanent, variant en
fonction de la minéralisation du sol soumis
au champ généré par ce même
disque. L’existence de ce phénomène
est dû aux minéraux qui confère
au sol une certaine conductivité électrique
lorsqu’il se trouve soumis à un champ électromagnétique
alternatif.
Selon la technique actuelle, les détecteurs
de métaux exploitent le décalage temporel
existant entre les signaux émis et reçus
par le disque pour en différencier les ferreux
des non ferreux. Il fut donc nécessaire de
concevoir des systèmes de double discrimination
: l’une pour discriminer le sol, et l’autre
pour différencier les métaux.
C’est ce discriminateur de sol, également
appelé “compensateur des effets de sol”,
qui conditionne le fonctionnement du détecteur
lors d’une détection d’un objet
quelconque. En effet, ce circuit, insensible à la
présence du sol, ne réagit qu’à la
présence d’un objet métallique
sans aucune distinction concernant la nature de ce
métal. C’est le second circuit de discrimination
(activé par le premier circuit) qui produira
le signal spécifique selon la nature du métal
rencontré.
Ce principe de fonctionnement reposant sur un système
de double discrimination procure donc à l’heure
actuelle une véritable compensation des effets
de sol, tout en ayant un pouvoir de discrimination
réellement opérationnel en tous lieux.
Nous allons voir maintenant ce qu’il en est
des systèmes de compensation d’effets
de sol dits “automatiques” ou “manuels”,
que l’on rencontre sur les détecteurs
du marché, leurs avantages et leurs inconvénients
: • Le système
automatique de compensation : Présent sur les modèles de base jusqu’au
milieu de gamme, le système “automatique” fait
que l’utilisateur n’a pas à se
préoccuper des effets de sol, quel que soit
le terrain prospecté. C’est donc un
gage de simplicité, et les appareils qui en
sont dotés seront particulièrement
destinés aux débutants.
En fait, ces appareils sont équipés
d’un système entièrement pré-réglé manuellement
en usine sur une valeur moyenne de minéralisation
de sol. Les profondeurs de recherche obtenues par
le biais de ce système ne seront pas optimales
dans bien des cas. Ceci est particulièrement
vrai pour les plages de bord de mer, où la
plupart de ces appareils seront gênés
par les faux signaux engendrés par une conductivité de
sol excessive (présence de sel). Par contre
ils pourront procurer des résultats acceptables
sur les labours, terres blanches, pelouses, sous-bois,
etc.
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• Le système
manuel de compensation : Rencontré sur les hauts de gamme et les appareils
travaillant sur les hautes fréquences, ce
système est en réalité exactement
identique au système “automatique” décrit
précédemment, hormis le fait qu’il
peut être réglé à la demande
par l’utilisateur au moyen d’une commande
supplémentaire installée sur le panneau
de commande.
Recommandés aux prospecteurs confirmés,
ces détecteurs plus polyvalents seront capables
de bien meilleurs résultats en tout lieu,
pour peu qu’ils soient correctement réglés.
En contrepartie, ils se révèlent parfois
d’un usage fastidieux si le site prospecté présente
des discontinuités dans la nature du terrain,
de telle manière que le prospecteur sera obligé de
régler sa machine à chaque fois que
la minéralisation change de valeur... Le réglage,
d’exécution aisée, sera jugé correct
dès lors que l’appareil ne produira
pas de signaux sonores significatifs lorsqu’on élève
ou abaisse le disque par rapport au sol.
Il faut savoir par la suite que si le principe de
réglage est facile à assimiler, il
reste pourtant critique pour les performances : • Une compensation des effets de sol insuffisante
a pour résultat la détection du sol
en tant que matériau conducteur. Cela se traduit
par une multitude de signaux sonores durant la manoeuvre
de balayage, du fait d’une mauvaise synchronisation
du système de discrimination de métaux
avec le système de discrimination des effets
de sol. • Une surcompensation des effets de sol a également
un impact négatif sur la profondeur de recherche
car le sol sera rejeté de la même manière
qu’un métaux ferreux. Un détecteur
calé sur ce rejet ne pourra plus ressentir
un objet métallique qui offrirait une surface
conductrice moindre que celle procuré par
ce sol, ce qui explique la baisse importante des
performances dans ce cas de figure. Des faux signaux
peuvent apparaître lors d’une manœuvre
de balayage, mais uniquement sur les appareils à balayage
dynamique. Sur les appareils dit “statiques”,
on constatera seulement des coupures du seuil sonore. • Le système
de pistage des effets de sol : Uniquement disponible
sur les hauts de gamme dotés
d’un mode de travail statique avec seuil sonore,
il s’agit d’un véritable système
automatique qui détermine, par analyse directe
des signaux en provenance du disque, la conductivité électrique
de la minéralisation présente dans
le sol. La procédure de mise en œuvre
est simple sur ces modèles. Elle consiste à lever
et abaisser le disque afin de relever les différences
de seuil sonore. Ces différences de niveau
sonore, proportionnelles au degré de minéralisation
présent dans le sol, détermineront
de manière fiable le degré de compensation à appliquer
pour obtenir la plus grande profondeur de recherche
possible. Une caractéristique intéressante
concernant ce système de compensation est
sa capacité de s’adapter à toute
variation d’effets de sol durant la prospection
sans intervention de la part de l’utilisateur.
D’une grande polyvalence, ces détecteurs
peuvent être utilisés dans tous les
cas de figure, tant par des prospecteurs débutants
que par des expérimentés. La principale
limitation de ce système est son temps de
réponse durant une variation de minéralisation.
A cet instant précis, le détecteur
doit recaler son seuil sonore ; il existe alors une
possibilité de manquer un petit objet métallique.
Il est conseillé, afin de contrer ce désagrément,
de noter toute baisse importante du seuil sonore
et balayer sous un autre angle pour éliminer
tout doute quant à la nature de l’élément
détecté. Pour conclure,
nous voyons maintenant que les effets de sol ne
pourront être compensés que
par le biais d’un système de discrimination
spécifique, dont le mode opératoire
diffère selon le modèle de détecteur
de métaux considéré. Il en ressort
que le système de compensation des effets
de sol est un critère prépondérant
pour le choix d’un détecteur. Automatique
ou manuel, niveau de performances, confort d’usage,
budget ; un compromis judicieux devra être établi
par le prospecteur selon le type de détection
qu’il envisage d’effectuer avec sa machine.
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